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Le futur ministre de l’Intérieur déjà trouvé ? Retailleau et Wauquiez se disputent le poste

Le futur ministre de l’Intérieur déjà trouvé ? Retailleau et Wauquiez se disputent le poste


Deux poids lourds du parti Républicain ont dans le viseur le poste de ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. Seul le Premier ministre pourra départager les deux hommes, si l’heureux élu se trouve effectivement parmi eux.

La droite a officiellement donné son feu vert à la participation d’hommes et de femmes de ses rangs au gouvernement Barnier, le 11 septembre. Une décision qui n’est pas une surprise puisque depuis une semaine le parti Les Républicains (LR) fait campagne pour obtenir des postes ministériels. Les noms de certains poids lourds reviennent avec insistance et pour des ministères bien précis. Et l’un des portefeuilles les plus convoités par la droite est celui de l’Intérieur : elle lorgne aussi Laurent Wauquiez, président du groupe des députés LR à l’Assemblée, et Bruno Retailleau, chef de file du groupe LR au Sénat.

Les deux hommes mèneraient une politique de droite forte et plus dure en matière d’immigration et de sécurité s’ils atterrissaient au ministère de la place Beauvau. Mais cela pourrait correspondre à la ligne politique, encore méconnue, du Premier ministre Michel Barnier qui a cité ces deux sujets parmi ses priorités à son arrivée à Matignon.

Wauquiez et Retailleau à cheval en sécurité

Laurent Wauquiez, comme Bruno Retailleau, s’est investi dans les sujets dépendant du ministère de l’Intérieur. Le premier milite depuis des années pour des mesures plus concrètes en matière de sécurité et des sanctions plus sévères contre les délinquants et les criminels. Avec parfois des idées plus radicales qu’il retrouve à la croisée des chemins de la droite entre le parti LR et la droite nationaliste.

Le second partage des positions et des idées similaires et a largement participé à l’élaboration de la version durcie de la loi sur l’immigration adoptée fin 2023, avant que les contributions de son groupe ne soient largement censurées par le Conseil constitutionnel. « L’Etat a perdu le contrôle », a également jugé Bruno Retailleau dans un entretien publié sur le site du parti LR : il « ne peut plus faire respecter ses lois, protéger ceux qui les servent, contenir l’immigration incontrôlée, contrôler les quartiers où l’on tire des armes de guerre, (…) ou sécuriser ses prisons ». Il a également tenu Gérald Darmanin et Eric Dupont-Moretti, les ministres démissionnaires de l’Intérieur et de la Justice, pour autant responsables qu’Emmanuel Macron.

En tant que potentiel ministre de l’Intérieur, Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau satisferaient le groupe LR, mais pourraient aussi recevoir le soutien de l’extrême droite. Or, le Rassemblement national pouvant à tout moment renverser le gouvernement Barnier en votant une motion de censure, le Premier ministre a intérêt à ne pas le lui aliéner. A l’inverse, mener une politique sécuritaire moins dure ne suffirait pas à attirer le soutien de la moitié gauche de l’échiquier politique, qui promet déjà de censurer le gouvernement Barnier.

Qui est le favori pour le ministère de l’Intérieur, Wauquiez ou Retailleau ?

Un seul ministre de l’Intérieur peut être nommé et Laurent Wauquiez semble pousser pour imposer certaines de ses volontés au Premier ministre. Mais les ambitions ministérielles de l’ancien président d’Auvergne Rhône-Alpes sont récentes, puisque l’homme politique, qui s’était initialement opposé à la nomination d’un LR à Matignon, voulait profiter de son rôle de président de groupe à l’Assemblée pour s’imposer comme le chef du parti en vue de la présidentielle de 2027. L’ouverture de postes ministériels à la droite a toutefois changé la donne : « s’il n’y va pas, il va créer des poids lourds » a analysé un conseiller LR à l’AFP. Politique. Laurent Wauquiez, ne souhaitant pas voir surgir d’éventuels concurrents, veut donc sa place au gouvernement. Reste que le pari est risqué, car un renversement du gouvernement Barnier pourrait l’affaiblir et le discréditer à trois ans du scrutin, et même son rôle à l’Assemblée, qui l’attendrait au chaud, pourrait ne pas suffire à lui redonner suffisamment de crédit.

Bruno Retailleau, lui, n’a pas d’ambition présidentielle et n’a jamais été nommé ministre, contrairement à Laurent Wauquiez qui a occupé différents postes entre 2007 et 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Mais le sénateur qui dirige le groupe LR depuis 20 ans a fait preuve d’expérience et de stabilité. Surtout, une nomination ministérielle ne lui servirait pas de tremplin et un éventuel revirement n’aurait pas, ou peu, de conséquences sur son avenir politique.

Aucun des deux hommes n’a reçu de garantie ou de promesse de poste de la part du Premier ministre qui « recueille les souhaits de tout le monde, mais ne promet rien et rien ne fuit » selon les confidences d’un conseiller exécutif de PolitiqueMais l’heureux élu, qu’il s’agisse de Laurent Wauquiez, de Bruno Retailleau ou d’un nom surprise, pourrait être reçu durant le week-end avant la nomination du gouvernement promise « la semaine prochaine » par Michel Barnier mercredi 11 septembre.

GrP1

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