Le futur ministre de l’Intérieur déjà trouvé ? Bruno Retailleau en bonne position
Avec le Premier ministre Michel Barnier issu de la droite, le parti Les Républicains imagine pouvoir s’installer au ministère de l’Intérieur. Et le nom du sénateur Bruno Retailleau est régulièrement avancé pour ce poste.
A droite, les noms de personnalités politiques prêtes à être nommées ministres dans le gouvernement de Michel Barnier ne manquent pas. Mais il en est un qui revient plus que les autres : Bruno Retailleau. Le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat est un poids lourd de la droite et a été reçu, à ce titre, par le Premier ministre aux côtés de Gérard Larcher, président du Sénat, et Laurent Wauquiez, chef de file du groupe des députés LR. Mais Bruno Retailleau, contrairement à ses deux collègues – le premier occupe déjà le troisième poste le plus élevé de l’Etat et le second prépare la prochaine élection présidentielle – pourrait rejoindre l’exécutif. Qui plus est, il pourrait être nommé à un ministère de premier plan selon des rumeurs entendues par Politique.
Trois portefeuilles sont proposés par les prévisionnistes cités par Le point pour l’éventuelle nomination de Bruno Retailleau : l’Intérieur, la Justice et l’Economie. Le ministère de l’Intérieur apparaît toutefois favori face au portefeuille de la Justice pour lequel le sénateur vendéen apparaît trop à droite, et face à celui de l’Economie qui semble être la patate chaude dont personne ne veut à l’approche du vote du budget 2025.
Si la nomination de Bruno Retailleau au ministère de la Place Beauvau est envisagée par certains, c’est qu’elle fait sens à droite. Les Républicains qui voient débarquer l’un des leurs à Matignon veulent saisir l’opportunité de mener leur politique dans leurs domaines et leurs sujets de prédilection, à commencer par la sécurité et l’immigration. Le Premier ministre Michel Barnier a cité ces deux points parmi ses priorités et devrait, sauf surprise, nommer une personnalité penchant davantage à droite à l’Intérieur, conformément à sa ligne.
Retailleau, défenseur d’une droite plus dure
Bruno Retailleau, décrit comme un représentant de la droite dure, pourrait être le garant d’une politique plus à droite à Beauvau. Le sénateur avait notamment participé à l’écriture de la version durcie et adoptée de la loi sur l’immigration fin 2023, avant que les contributions de son groupe ne soient largement censurées par le Conseil constitutionnel. « L’Etat a perdu le contrôle » a jugé Bruno Retailleau dans un entretien publié sur le site du parti LR : il « ne peut plus faire respecter ses lois, protéger ceux qui les servent, contenir l’immigration incontrôlée, contrôler les quartiers où l’on tire des armes de guerre, (..) ou sécuriser ses prisons ». Il a également tenu Gérald Darmanin et Eric Dupont-Moretti, les ministres démissionnaires de l’Intérieur et de la Justice, pour responsables autant qu’Emmanuel Macron.
En tant que potentiel ministre de l’Intérieur, il satisferait le groupe LR, mais pourrait aussi recevoir le soutien de l’extrême droite sur ces questions. Or, le Rassemblement national pouvant à tout moment renverser le gouvernement Barnier en votant une motion de censure, le Premier ministre a intérêt à ne pas le lui aliéner. A l’inverse, mener une politique moins dure en matière de sécurité ne suffirait pas à attirer le soutien de la moitié gauche de l’échiquier politique, qui promet déjà de censurer le gouvernement Barnier.
Bruno Retailleau est-il donc déjà assuré de se voir proposer le ministère de l’Intérieur ? Le Premier ministre n’a apparemment pas commencé à contacter les ministres potentiels lundi 9 septembre, prenant soin d’abord de terminer ses consultations avec les forces politiques. Mais si le sénateur vendéen avait effectivement la préférence du Premier ministre pour Beauvau, accepterait-il d’échanger son siège de sénateur, qu’il occupe sans interruption depuis 2004, contre une place au gouvernement ? L’homme politique pourrait y perdre en fonction de la durée de vie du gouvernement Barnier, mais il serait assuré de retrouver son siège au Palais du Luxembourg. Bruno Retailleau n’ayant probablement pas d’ambition présidentielle, participer à un gouvernement maintenant ne ruinerait pas ses chances de victoire plus tard. La porte reste donc ouverte.
GrP1