Le Front populaire va-t-il systématiquement retirer ses candidats arrivés en troisième position pour faire barrage au RN ? – Libération
Pour faire barrage à l’extrême droite, les partis de gauche réclament un accord pour se retirer du second tour des législatives en cas de triomphe. A l’exception de La France Insoumise.
Du Front populaire au Front républicain ? A la veille du premier tour des élections législatives du 30 juin, les appels à un accord de retrait en cas de triomphe avec l’extrême droite se multiplient. Un accord pour bloquer le parti d’extrême droite semble d’autant plus crucial que le nombre de scrutins à trois s’annonce particulièrement élevé pour ces législatives, dans un contexte de participation qui devrait fortement augmenter. Parmi les partis de la coalition de gauche, La France Insoumise occupe une position unique.
Se retirer pour faire gagner le candidat « républicain »
Les écologistes sont les premiers à s’être officiellement positionnés pour un accord de retrait par l’intermédiaire de leur chef de file, Marine Tondelier. Dans un entretien accordé à l’AFP le 24 juin, elle s’engage « qu’à chaque fois qu’un candidat écologiste arrive en troisième position, il se retirera au profit du candidat qui respecte les valeurs de la République pour battre l’extrême droite ».
Dans la suite de l’entretien, elle demande des éclaircissements de la part du parti présidentiel sur le principe d’un « Retrait républicain ». Un vœu qu’elle a martelé le lendemain dans les colonnes du Mondeen cosignant une tribune appelant à ce qu’un accord de retrait soit conclu avant le 30 juin. Parmi les 200 signataires, on retrouve Raphaël Glucksmann, coprésident de Place publique, et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
LE parti socialiste réclame donc cet accord de retrait. Justement, c’est une question « éviter les triangulaires au second tour en éliminant le candidat le moins bien placé et en soutenant activement partout le candidat des forces démocratiques resté contre le Rassemblement national ».
Un engagement qu’Olivier Faure a réitéré dans le plateau du JT de TF1 du 26 juin, non sans rappeler le blocus de l’extrême droite pratiqué par le PS en 2002, 2017 et 2022. «Maintenant, c’est à vous de rendre la pareille, de battre tous les candidats d’extrême droite. Nous le ferons sans aucune compensation. il a déclaré aux dirigeants du parti présidentiel.
Quant à parti communisteil a clarifié sa position jeudi dans un communiqué, alors qu’aucun de ses dirigeants ne figurait parmi les signataires de la plateforme en Le Monde. « Dans tous les duels opposant un candidat d’une force républicaine à un candidat d’extrême droite, nous appellerons au vote le candidat républicain. Et si un candidat du PCF se retrouve qualifié pour le second tour en troisième position dans un trio de trois. Dans cette course, il se retirera pour que le candidat républicain le mieux placé ait les meilleures chances de battre l’extrême droite », c’est écrit là.
Retrait au cas par cas
Du côté de La France rebellele mot d’ordre diffère. Interrogé mercredi par LCI, Jean-Luc Mélenchon a refusé le principe du retrait systématique d’un candidat LFI moins bien placé, en cas de triomphe. « Il y a des situations complètement différentes qui vont se présenter dans les triangulaires, nous y avons réfléchi et dimanche soir nous vous dirons quelque chose de très clair », a-t-il expliqué. En fait, aucun rebelle n’a signé la plate-forme de Monde pour un accord de retrait. « Personne ne nous l’a proposé » Jean-Luc Mélenchon s’est justifié.
Concernant les consignes de vote pour le second tour, Jean-Luc Mélenchon maintient la position qu’il avait défendue lors des élections présidentielles de 2017 et 2022. « Aucun électeur rebelle ne donnera son vote au Rassemblement national et nous leur dirons que personne ne fera cette bêtise. » Il y a une semaine, Mathilde Panot était encore un peu plus claire : « Nous appellerons à voter contre le Rassemblement national (…) C’est ce que nous avons toujours fait », a-t-elle déclaré vendredi 21 juin sur BFMTV.