Pannes, chute boursière, sortie du CAC 40, comptes dans le rouge, projets de départ… rien n’a été épargné au prestataire de services de paiement français Worldline au cours des neuf derniers mois.
Le spécialiste des paiements électroniques Worldline réunit ses actionnaires en assemblée générale jeudi 13 juin dans un climat tendu après plusieurs trimestres de déception. Pannes, chute boursière, sortie du CAC 40, comptes dans le rouge, projets de départ… rien n’a été épargné au prestataire de services de paiement français Worldline au cours des neuf derniers mois. L’entreprise fait également face à la révolte d’un fonds activiste, Bluebell Capital Partners, soutenu en début d’année par un autre actionnaire, Harris Associates, selon le quotidien. Le monde. Afin d’apaiser les tensions avec ses actionnaires, Worldline a annoncé le 21 mars la réduction de son conseil d’administration, de 15 à 12 membres, en plus des 2 administrateurs salariés.
L’entreprise proposera jeudi au vote de ses actionnaires l’élection de Wilfried Verstraete, ancien patron de l’assureur-crédit Euler Hermes, pour remplacer l’actuel président par intérim Georges Pauget, qui a succédé à Bernard Bourigeaud, décédé en décembre 2023. Le directeur général adjoint de Crédit Agricole SA, entité cotée du Crédit Agricole, Olivier Gavalda, sera également proposé comme administrateur de l’ancienne filiale Atos. Après l’annonce de la création d’une joint-venture en avril 2023, les liens entre Worldline et le Crédit Agricole se sont renforcés en début d’année, grâce à l’augmentation de capital par la banque française du spécialiste du paiement.
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Un plan d’épargne
L’intervention du directeur général Gilles Grapinet est également très attendue par ses actionnaires. Il devrait évoquer le plan d’économies décidé en début d’année, touchant jusqu’à 8% de ses 18 000 salariés dans le monde, soit environ 1 400 personnes, et les récentes annonces en matière d’activité. Par exemple, Worldline a annoncé le 14 mai un partenariat avec Visa pour émettre ses premières cartes virtuelles destinées aux agences de voyages en ligne. Mais l’entreprise, qui est payée sous forme de commissions sur les paiements de ses clients, reste confrontée à des difficultés dans son activité principale.
L’inflation a en effet profité à certains traders de taille significative, comme les acteurs du secteur « Forte remise », moins rentable pour Worldline. Et le cours de l’action peine à décoller depuis le plus bas historique du 25 octobre, suite à la publication des résultats financiers du troisième trimestre 2023. Le titre a clôturé mercredi à 11,51 euros, soit trois fois moins qu’il y a un an et très loin du sommet atteint à l’été 2021, au-dessus de 85 euros.