« Je plaide totalement coupable », a-t-il déclaré lundi devant le tribunal. Le procureur a expliqué avoir besoin de temps pour adapter sa position à ce nouvel élément, et l’audience a été reportée au 14 octobre à 14 heures, selon un journaliste de l’AFP présent sur les lieux.
Laurent Vinatier avait déjà reconnu ne pas s’être enregistré sous cette étiquette d’« agent de l’étranger », utilisée en Russie contre les voix critiques et qui impose de lourdes obligations administratives, sous peine de sanctions pénales. Début juin, juste après son arrestation, il avait expliqué lors d’une audience sur son placement en détention provisoire qu’il ignorait que la loi russe lui imposait de franchir cette étape.
Accusé d’espionnage
Auparavant, les accusations qui pesaient contre lui avaient fait craindre une inculpation plus grave, comme celle d' »espionnage », un crime passible de 20 ans de prison. Début septembre, la détention provisoire du Français a été prolongée de six mois dès le premier jour de son procès, jusqu’au 21 février. « Je pense à ma femme et à mes enfants », a-t-il déclaré en russe à ses avocats lors d’une pause dans l’audience.
Ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique, âgé d’une quarantaine d’années, travaillait en Russie pour le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui assure la médiation des conflits en dehors des canaux diplomatiques officiels. Cette affaire intervient alors que les relations entre Moscou et Paris sont très tendues : la Russie est accusée d’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation sur le territoire français, tandis que la France est critiquée pour son soutien croissant à l’Ukraine.