Les « autorisations d’engagement », correspondant aux crédits alloués au Fonds vert, passent de 2,5 milliards en 2024 à 1 milliard en 2025, selon ce document daté du 20 août adressé au ministre (démissionnaire) de la Transition écologique Christophe Béchu et signé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui confirme des informations déjà révélées fin août par le média spécialisé Contexte.
Lancé en 2022, le Fonds vert était initialement doté de 1,5 milliard d’euros, avant d’être porté à 2 milliards, puis 2,5 milliards d’euros. En avril 2023, la Première ministre Elisabeth Borne l’avait pérennisé « au-delà de la seule année 2023 ».
Destiné à financer des projets communautaires dans les domaines de la performance environnementale, de l’adaptation du territoire au changement climatique et de l’amélioration du cadre de vie, il avait généré près de 6.000 demandes d’aides reçues dans les premiers mois de son existence.
Réduction des budgets
La lettre de plafond explique que « les ressources prévues permettent de financer intégralement les engagements pris en 2023 et 2024 ». Matignon avait indiqué fin août que les versements de l’Etat aux collectivités locales augmenteraient de 340 millions d’euros en 2025. La baisse de 1,5 milliard concerne des projets prévus sur plusieurs années, avait-il justifié.
Le 31 août, le ministère de la Transition écologique avait exprimé son opposition aux économies envisagées pour le prochain budget. « Les orientations évoquées ne garantiraient pas un financement efficace de la transition écologique », estimait une source ministérielle.
Selon cette même lettre plafond, le budget global du ministère alloué à l’écologie, à l’aménagement et à la mobilité durable augmente de plus d’un milliard, passant, en euros constants, de 23,99 à 25,2 milliards pour 2025. C’est toutefois moins que l’augmentation des crédits supplémentaires de plus de 10 milliards annoncée pour la transition écologique l’an dernier à la même époque par le gouvernement.
Les crédits alloués aux « paysages, à l’eau et à la biodiversité » ont été réduits de 578 millions à 441,3 millions d’euros.
Le programme « énergie, climat et post-mines » est lui aussi réduit, passant de 5,81 milliards à 3,40 milliards pour le prochain budget. « Au maximum un milliard » d’euros sera consacré au verdissement des véhicules, contre 1,5 milliard en 2024, « permettant de renouveler le leasing social », selon la lettre-plafond. Dans une autre lettre-plafond, le budget du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire chute de 10,5% à 6,2 milliards d’euros.
Des coupes dans un programme spécifique
En 2024, les moyens de ce ministère avaient été augmentés d’un milliard d’euros, l’essentiel des nouveaux crédits étant destinés à la « planification écologique » (replantation de haies, développement d’une offre française de protéines végétales, décarbonation, bio…).
Le document 2025 n’entre pas dans les détails, mais la plupart des coupes concernent le programme « compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la foresterie », qui comprend des actions dédiées à la planification écologique.
« La lettre a été envoyée par le cabinet du Premier ministre (alors Gabriel Attal) au ministre (démissionnaire) de l’Agriculture Marc Fesneau, a expliqué le ministère à l’AFP. Marc Fesneau « n’a pas donné son accord en retour », a ajouté cette source, selon laquelle le cabinet de Gabriel Attal avait précisé que « c’était réversible ».
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