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« Le Fonds vert fond comme la banquise » : les maires craignent une réduction drastique des crédits pour la transition écologique



« Les communes l’ont beaucoup utilisé, elles avaient plein de projets pour la transition écologique, mais aujourd’hui le Fonds vert fond comme la banquise »a déploré Christophe Bouillon, président de l’Association des petites communes de France (APVF), réuni en congrès jeudi 19 septembre.

Lancée en 2022, cette enveloppe, exclusivement dédiée aux projets d’accélération de la transition écologique des collectivités, avait vu ses crédits portés à 2,5 milliards d’euros en 2024, contre 1,5 milliard initialement.

Mais les documents préparatoires au budget 2025, consultés par l’AFP, envisagent une grande cure d’amaigrissement, avec une réduction de 1,5 milliard d’euros des crédits.

Une épée de Damoclès au-dessus des communes

« Jusqu’à présent, le message adressé aux municipalités a été de dire « Agissons pour la transition écologique », et de nombreux projets ont été soutenus par le Fonds Vert »soupire Christophe Bouillon, maire de Barentin (Seine-Maritime), qui tente de se rassurer en se disant qu’il y a « Rien n’est concret tant que la coupe n’a pas été passée au moulin du Parlement. »

« Nous sommes dans une situation à long terme, ‘arrêter et repartir’ ou plutôt le ‘va et arrête’ Il n’y a rien de pire pour les collectivités qui ne peuvent pas profiter du lancement de projets de rénovation comme allumer ou éteindre les lumières.ajoute-t-il, dénonçant une « Coup de frein brutal à la transition écologique ».

Comme beaucoup d’élus de petites communes (2 500 à 25 000 habitants), le premier magistrat de L’Étang-la-Ville (Yvelines) Daniel Cornalba est impliqué dans plusieurs grands projets de rénovation. Aujourd’hui, il a le sentiment d’avoir « une épée de Damoclès » au dessus de la tête.

« En général, dans la rénovation de mon site scolaire de 7 millions d’euros, il y a de la géothermie, de la perméabilisation des sols, de la plantation d’arbres. C’est éligible au Fonds Vert mais je ne sais pas si je le serai »il illustre en soulignant que «7 millions d’euros, ce n’est pas du tout indolore pour une commune de 5 000 habitants ».

Et pourtant, les besoins d’investissement augmentent

Contraintes d’investir, et donc de s’endetter pour faire face aux multiples aléas provoqués par la crise climatique, les collectivités locales sont désormais critiquées par Bercy pour avoir jeté l’argent par les fenêtres.

« La loi nous dit que les bâtiments publics doivent être rénovés et isolés dans des délais pas trop éloignés, mais l’État nous coupe le robinet des investissements. L’équation est impossible. »s’exaspère Francisque Vigouroux, maire d’Igny dans l’Essonne, et secrétaire général de l’APVF.

L’annonce est d’autant plus mal comprise qu’une étude de l’Institute for Climate Economics (I4CE) estimait vendredi que les besoins d’investissement des collectivités locales pour le climat s’élèveront à 19 milliards d’euros par an, contre 8,3 milliards en 2022.

A Saint-Maurice, dans le Val-de-Marne, le maire LR Igor Semo vient de remporter une « grosse subvention » de 900.000 euros pour rénover un centre sportif, un projet d’une valeur de 3,8 millions d’euros.

« Nous sommes arrivés au bon moment car je ne suis pas sûr que mes collègues maires auront le même niveau de subventions demain »il observe.

« L’une de nos inquiétudes est que les départements, qui nous aident aussi, sont très fragilisés financièrement. Mais que feront les communes si l’État ne veut plus les aider à financer la transition écologique ? » ? »il demande.

Suppression de l’impôt sur la fortune : 5 milliards d’euros disparaissent chaque année

« Il y aura un effet négatif à tous les niveaux »renchérit Luc Carvounas (PS), maire d’Alfortville (Val-de-Marne). « On nous dit « C’est horrible, il n’y a pas d’argent, vous avez trop dépensé », mais c’est le résultat de mauvais choix politiques. La suppression de l’impôt sur la fortune est à elle seule une erreur. des milliards d’entre eux disparaissent dans les airs chaque année »il vitupère.

Avec des bâtiments publics construits dans les années 1960 ou 1970 qui se révèlent aujourd’hui être « véritables filtres thermiques »les élus comptent aussi sur les travaux pour faire des économies à long terme, rappelle Christophe Rouillon, maire PS de Coulaines (Sarthe).

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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