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Le fonds souverain norvégien, une richesse quasi infinie pour le pays scandinave

Alimenté par les revenus du gaz et du pétrole, le fonds souverain norvégien, le plus important au monde, vient de battre un nouveau record : il a engrangé 125 milliards d’euros au premier trimestre 2024. Il assure richesse et prospérité à ses habitants.

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La raffinerie de pétrole de Mongstad, novembre 2022 en Norvège. (RODRIGO FREITAS / NTB / AFP)

Quand on pense à la Norvège, les premières images qui viennent à l’esprit sont celles des fjords et des maisons en bois colorées au bord des lacs. Mais la Norvège est aussi le plus grand fonds souverain du monde. Ce fonds vient de battre un nouveau record au premier trimestre 2024, il a gagné 125 milliards d’euros et atteint 1 510 milliards d’euros de valorisation. Ce fonds, créé en 1990 et géré par la Banque centrale norvégienne, est alimenté par les revenus du gaz et du pétrole, les gisements d’or noir étant abondants au large des côtes norvégiennes. Mais le pays ne veut pas dépendre d’une ressource vouée à se tarir un jour et se prépare à l’après-pétrole.

Depuis plusieurs années, le fonds se diversifie tous azimuts à l’étranger : il investit principalement en actions, qui représentent 72% de son capital, loin devant les obligations (26%) et l’immobilier. Il détient des parts dans plus de 900 entreprises, dont la quasi-totalité des groupes du CAC40, mais ne prend jamais plus de 10% pour diluer les risques. Il a également commencé à investir dans des projets d’énergie renouvelable qui ne sont pas encore cotés en bourse,parce qu’il profite de son poids pour imposer exigences éthiques envers les entreprises dans lesquelles elle investit.Son credo est l’investissement dit « responsable ». En 2004, le pays a mis en place un Conseil d’éthique (nommé sur proposition du ministère des Finances), chargé d’examiner en détail l’activité des entreprises dans lesquelles le fonds investit. Cette mesure vise à exclure tous ceux impliqués dans la fabrication d’armes nucléaires ou de mines antipersonnel, la production de tabac et les activités qui violent les droits humains ou détruisent l’environnement. En mai 2020, il a par exemple banni de sa liste d’investissement plusieurs géants miniers, comme Anglo American et le suisse Glencore.

Le fonds milite également pour augmenter le nombre de femmes au sein des conseils d’administration. Depuis un an, il vote contre la pratique courante de nomination exclusive d’hommes aux conseils d’administration des entreprises japonaises. Le Japon est sa deuxième destination d’investissement, derrière les États-Unis. Il s’immisce également dans la rémunération des dirigeants. En juin dernier, par exemple, il a voté contre le plan de rémunération de 56 milliards de dollars du patron de Tesla, Elon Musk. Il aurait encouragé Coca-Cola, Apple ou Pepsico à réduire les rémunérations de leurs patrons, qu’ils jugeaient excessives. Enfin, tout est transparent : vous pouvez voir tous les investissements sur internet.

Ce prodigieux pécule profite indirectement aux Norvégiens. Depuis 2001,L’État peut puiser jusqu’à 4 % du fonds pour équilibrer son budget. Le fonds sert ainsi de bouclier en temps de crise. Il sert également d’épargne à long terme et finance ainsi les dépenses futures du généreux État providence norvégien. Des garde-fous inscrits dans la loi empêchent toutefois de puiser trop dans la cagnotte.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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