Le fonds souverain norvégien, le plus important de la planète, a engrangé près de 71 milliards d’euros au troisième trimestre, profitant de la reprise boursière liée à la baisse des taux d’intérêt, a-t-il annoncé ce mois-ci. Mardi. De juillet à septembre, son rendement a atteint 4,4 %. Sa valeur totale atteint désormais la somme astronomique de 18,870 milliards de couronnes norvégiennes (soit 1,597 milliard d’euros) à la fin du trimestre, a-t-il précisé dans un communiqué.
» Nous avons obtenu un rendement positif dans tous nos domaines d’investissementa commenté le numéro deux du fonds, Trond Grande, cité dans le communiqué. La baisse des taux d’intérêt a entraîné une hausse généralisée du marché boursier « .
Les placements en actions, le moteur du fonds
Les placements en actions (71,4% de l’actif du fonds) affichent un rendement de 4,5% sur le trimestre. Ses investissements obligataires (26,8%) gagnent 4,2% sur la période, et ceux en immobilier (1,7% du portefeuille) progressent de 0,8%. Encore très marginaux, les investissements dans les projets d’énergies renouvelables non cotés ont augmenté de 10,8 %.
A A noter : la valeur du fonds, qui varie également en fonction des taux de change et des apports ou retraits de l’Etat norvégien, n’a cessé de croître depuis la publication de ces résultats du troisième trimestre. Si bien que sa valorisation dépasse actuellement les 19 300 milliards de couronnes norvégiennes (soit 1 632 milliards d’euros).
Bonne tendance en 2024
Quand on regarde son précédent bilan, établi le 30 juin, on constate une trajectoire ascendante pour le fonds en 2024. Sa valeur était de 1 530 milliards d’euros fin juin, le premier semestre (de janvier à juin) apportant il s’agit d’un rendement de l’ordre de 8,6%. Tout comme le dernier trimestre (juillet à septembre), « les investissements en actions ont généré un rendement très élevé au premier semestre », se satisfaisait alors son PDG.
Au premier semestre 2024, le véhicule financier a également généré 1.478 milliards de couronnes, soit 168 milliards d’euros, l’équivalent du PIB du Maroc l’an dernier, selon la Banque mondiale. » Ce résultat a été principalement tiré par les valeurs technologiques, en raison de la demande accrue de nouvelles solutions d’intelligence artificielle. », expliquait Nicolai Tangen, PDG de Norges Bank Investment Management, dans un communiqué en août.
Les six premiers mois de cette année se sont en revanche révélés moins efficaces que ceux de 2023 : le rendement des infrastructures d’énergies renouvelables non cotées s’est avéré négatif de -18%, tandis que Les investissements immobiliers ont perdu 1% sur cette même période. Mais les dégâts restent limités.Les trois derniers types d’actifs pèsent bien moins que les investissements en actions dans le portefeuille du géant norvégien.
Revenus du secteur pétrolier et gazier
Créé au début des années 1990 et alimenté par les revenus pétroliers de l’État, le fonds est en principe censé financer les dépenses futures du généreux État-providence norvégien. La manne historique du fonds provient du secteur pétrolier et gazier de l’État norvégien. Il reçoit tous les bénéfices que la Norvège génère grâce à ce secteur, soit 16 milliards d’euros, sur le seul premier semestre 2024.
Le fonds norvégien est également le plus grand investisseur individuel en bourse au monde. Présent dans près de 9 000 sociétés et 71 pays, il détient en moyenne 1,5 % de l’ensemble des groupes cotés de la planète. Parmi eux se trouvent des géants du secteur technologique, comme Apple, Microsoft ou Samsung, ou encore l’industrie agroalimentaire comme Nestlé.
(Avec l’AFP)
