Le FMI approuve un plan d’aide de 3,4 milliards de dollars pour l’Éthiopie
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé lundi un programme d’aide de 3,4 milliards de dollars pour l’Ethiopie, une annonce qui intervient juste après la libéralisation du régime de change de ce pays d’Afrique de l’Est.
L’approbation par le conseil de ce programme, qui s’étendra sur quatre ans, entraînera le versement immédiat d’une première tranche d’un milliard de dollars.
Il doit permettre de « soutenir la mise en œuvre par les autorités du programme de réformes économiques visant à remédier aux déséquilibres macroéconomiques et à jeter les bases d’une croissance tirée par le secteur privé », précise le Fonds dans son communiqué.
« L’approbation (par le conseil d’administration) témoigne de l’engagement ferme de l’Éthiopie en faveur de réformes profondes. Le FMI se réjouit de soutenir ces efforts pour permettre le développement d’une économie plus stable et plus inclusive pour tous les Éthiopiens », a déclaré la directrice générale de l’institution, Kristalina Georgieva, citée dans le communiqué.
Le Fonds a également salué les réformes déjà en cours, à commencer par la libéralisation du régime de change annoncée plus tôt dans la journée, qui se traduira par un taux de change libre pour la monnaie locale, le birr, ainsi que par la fin des restrictions à l’accès aux devises étrangères.
Des évolutions qualifiées d' »avancées essentielles » par l’institution basée à Washington, qui estime néanmoins qu’il reste encore beaucoup à faire, citant notamment « la fin du financement monétaire du déficit public, un resserrement de la politique monétaire et une gestion budgétaire prudente ».
Le FMI a également souligné l’importance des programmes de transferts sociaux, tels que les transferts monétaires ciblés ou les subventions aux carburants et aux engrais, pour limiter l’impact social des réformes à venir, tout en soulignant l’importance de l’aspect transitoire de ces mesures.
Lorsqu’il a pris la tête de l’Éthiopie en 2018, M. Abiy Ahmed a affiché une volonté de réformes ambitieuses, notamment la modernisation d’une économie fortement étatisée, très réglementée et peu ouverte aux investissements étrangers.
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, avec quelque 120 millions d’habitants, l’Éthiopie a connu l’une des croissances économiques les plus rapides au monde au cours des 15 dernières années.
Mais son économie subit depuis les répercussions de la pandémie de Covid, de la guerre en Ukraine, mais aussi de multiples conflits internes – dont la guerre meurtrière et destructrice dans la région septentrionale du Tigré (2020-2022) – entravant les réformes.
La croissance a ralenti, atteignant en moyenne 5,9% entre 2020 et 2023, tandis que l’inflation a explosé de 20,4% à 30,2% sur la même période (33,9% en 2022), selon la Banque mondiale.
Le FMI prévoit une croissance de 6,2% en 2024, après 7,2% en 2023, avec une inflation qui devrait légèrement baisser à 25,6%.
publié le 29 juillet à 22h03, AFP