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le FLNKS demande à la police de reporter une intervention dans un fief indépendantiste pour éviter une « effusion de sang »

La police, qui recherche des jeunes soupçonnés d’abus depuis le début de la crise calédonienne, menace d’intervenir lundi dans la tribu Saint-Louis.

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Des militants arborant un drapeau du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), le 30 août 2024 en Nouvelle-Calédonie. (DELPHINE MAYEUR/AFP)

Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) appelle dimanche 29 septembre la police à reporter une intervention dans la tribu de Saint-Louis, fief indépendantiste, afin d’éviter une « effusion de sang ». Le parti affirme que l’Etat menace de lancer lundi une opération d’arrestation de jeunes recherchés pour des exactions présumées commises depuis le 13 mai, date du début des troubles dans l’archipel. Le FLNKS demande un délai de deux semaines pour achever la médiation entreprise par les chefs coutumiers.

Dans son communiqué, le parti indépendantiste indique s’être entretenu samedi après-midi avec le haut-commissaire Louis Le Franc et constate qu’un « ultimatum » a été « posé par l’Etat à la jeunesse, aux douanes et à la population pour une intervention armée ce lundi 30 septembre ». Il estime que cette intervention « pourrait compromettre toutes les mesures prises pour la désescalade. »

Deux des jeunes recherchés ont été tués par la police le 19 septembre, et leurs obsèques ont eu lieu dimanche à la tribu Saint-Louis.

Interrogé par l’AFP, le Haut-commissariat s’est refusé à tout commentaire. Le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, a déclaré à l’AFP qu’il « opérations suspendues pendant toute la durée du deuil, c’est à dire jusqu’à demain » Lundi.

Depuis début août, le Haut-commissariat a mis en place un double « sas » interdisant toute entrée de véhicule sur la portion de route traversant la tribu, à la suite de détournements de voitures et de tirs contre les forces de l’ordre. « On ne peut pas attendre trop longtemps, il faut rouvrir la routea insisté le général Nicolas Matthéos. Bien sûr, nous préconisons et cherchons à nous rendre par tous les moyens pour éviter de nouvelles pertes, mais c’est vraiment difficile. »

Dans un communiqué dimanche, la grande chefferie Négrah du Mont-Dore, où est implantée la tribu Saint-Louis, juge que « l’asymétrie entre les moyens utilisés et le but poursuivi est choquante et inacceptable lorsqu’elle conduit à la mort de trois jeunes hommes au sein de la tribu, en deux mois ».

Depuis le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie traverse une grave crise qui a vu la mobilisation contre une réforme du corps électoral dégénérer en émeutes qui ont détruit le tissu économique de l’archipel. Treize personnes sont mortes, dont deux gendarmes, et la vie économique a été gravement affectée.

Cammile Bussière

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