Le fleuron du cannelé bordelais Baillardran a été condamné ce jeudi à une amende de 100 000 euros devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour pratiques commerciales trompeuses.
L’entreprise aux 22 points de vente, mondialement connue pour ses pâtisseries emblématiques d’origine girondine, implantée avec un grand soutien marketing, comme un produit chic et cher, vantait sur ses packagings et dans ses publicités la fraîcheur de ses gâteaux et l’authenticité de la recette. à base de produits « naturels ».
Pas de beurre
Une inspection de la direction départementale de la protection de la population (DDPP) a révélé que la réalité s’écartait quelque peu de la communication de la marque. Certains cannelés n’étaient pas toujours frais ce jour-là mais pouvaient être congelés et revendus le lendemain. Le magasin d’Arcachon, par exemple, ne disposait pas de four et ne vendait que des surgelés, a reconnu devant le tribunal Philippe Baillardran, le représentant et fondateur de l’entreprise, lors de l’audience du 5 décembre.
Quant à la dimension « naturelle » promue par l’entreprise, qui mettait en avant une recette à base de beurre, de vanille de Madagascar et de rhum ambré, elle a également été tempérée par les inspecteurs de l’ancienne répression des fraudes. Ils ont découvert que la vanille provenait en grande partie d’arômes industriels, que le rhum était plus blanc que brun et que le lait avait été remplacé par du lait en poudre. Le beurre avait disparu de la recette.
L’entreprise échappe cependant à la sanction supplémentaire de la publication de la condamnation dans ses points de vente, comme l’avait demandé le parquet à l’audience. Le ministère public avait également requis une amende de 800 000 euros dont la moitié forfaitaire. Le parquet de Bordeaux, comme la société qui n’était pas représentée au moment du délibéré, dispose de dix jours pour faire appel.