Le FL convoque une « réunion nationale » pour l’application des résolutions internationales
Samir Geagea brise son silence. Le leader des FL a invité samedi plusieurs députés de l’opposition à Meerab pour une réunion qualifiée de « nationale et rassembleuse ». Officiellement, l’événement vise à faire pression pour sortir le pays de la guerre actuelle à travers l’application des résolutions du Conseil de sécurité, notamment 1559 (2004), appelant au désarmement des « milices libanaises et non libanaises », et 1701 (2006). Ce texte, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, prévoit notamment le retrait du parti chiite des zones situées au sud du Litani. Les protagonistes de l’opposition entendent donc une nouvelle fois hausser la voix contre le parti qu’ils accusent d’avoir entraîné le pays dans un conflit qui ne le concerne pas. Les détracteurs du Hezbollah entendent donc dépoussiérer le 1559, fléau du camp adverse au moment où ce dernier, bien qu’affaibli par la guerre, ne veut pas en entendre parler. « Le 1559, de sinistre mémoire, est désormais derrière nous », a tonné le président de la Chambre, Nabih Berry, dans un communiqué jeudi soir.
Aujourd’hui, il semble que FL ait décidé de tourner la page de la compassion envers le parti chiite (après l’explosion des téléavertisseurs puis l’assassinat de son leader) pour passer aux choses sérieuses. « Il est intolérable de rester les bras croisés face à la guerre qui ronge le pays depuis des mois », souligne L’Orient-Le Jour Charles Jabbour, porte-parole de FL. Il indique que la réunion de samedi débouchera sur un communiqué qui « devrait réitérer l’appel à l’application des 1559, 1680 (2006, relatif au tracé de la frontière terrestre entre le Liban et la Syrie) et 1701 ». Si nous allions dans cette direction, le pays n’en serait pas là où il est aujourd’hui », déplore le leader de FL. Il souligne également que la deuxième partie du communiqué de samedi sera consacrée à l’élection présidentielle. Un dossier qui semble redynamisé depuis l’élection présidentielle. assassinat du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d’une frappe israélienne dans la banlieue sud le 27 septembre. Sans abandonner officiellement leur candidat, Jihad Azour (ancien ministre des Finances qui fait l’objet de convergences entre l’opposition et le Courant Patriotique Libre ), les anti-Hezbollah voteront pour l’élection rapide d’une personnalité qui « s’engagerait à mettre en œuvre un programme principalement axé sur 1559 et 1701 », selon Charles Jabbour.
« Geagea n’a pas retenu les leçons d’avril »
Les grandes lignes du communiqué font l’objet de l’unanimité au sein de l’opposition. De quoi suggérer que cette rencontre de Meerab, placée sous le signe de « la défense du Liban », devrait être l’occasion pour les anti-Hezbollah d’afficher leur unité face à un Hezbollah affaibli par la guerre. Sauf que tout porte à croire que les dissidences internes à ce camp vont, une fois de plus, l’emporter. Selon les informations de L’Orient-Le Jouret comme lors du meeting de Meerab en avril dernier, les grands noms de l’opposition n’iront pas vers le leader des FL. Ainsi, le leader du Kataëb, Samy Gemayel, se contentera de déléguer un ou deux représentants (dont l’identité n’avait pas été révélée vendredi soir).
De même, Michel Moawad, ancien candidat de l’opposition à la présidentielle, sera absent. Mais le bloc du Renouveau auquel il appartient sera représenté par Achraf Rifi. Du côté de Moukhtara, qui avait boudé la première édition de la rencontre, ils ont dit « attendre une ébauche du communiqué avant de prendre une décision définitive ». En attendant, Neemat Frem, député indépendant du Kesrouan, a assuré vendredi après un entretien avec Samir Geagea qu’il sera représenté samedi, contrairement aux ex-harriens de la Modération nationale et leurs collègues de l’Alliance du changement, Marc Daou, Michel Doueihy et Waddah Sadek. « C’est un événement FL, et nous avons d’autres engagements », se contente de dire le député de Beyrouth. «La réunion de samedi est une nouvelle tentative du leader FL de s’imposer comme leader de ce camp. Si chacun est conscient du poids de la FL au sein de l’opposition, celui-ci ne peut se réduire à la seule FL. Mais Samir Geagea n’a pas retenu les leçons d’avril », renchérit un autre député de ce camp.
Samir Geagea brise son silence. Le leader des FL a invité samedi plusieurs députés de l’opposition à Meerab pour une réunion qualifiée de « nationale et rassembleuse ». Officiellement, l’événement vise à faire pression pour sortir le pays de la guerre actuelle à travers l’application des résolutions du Conseil de sécurité, notamment 1559 (2004), appelant à…