Divertissement

Le film « Toxic » du Lituanien Saule Bliuvaite remporte le Léopard d’or à Locarno

Extrait du film « Akiplesa » (« Toxique », titre international), le premier long métrage du Lituanien Saule Bliuvaite.

C’est une pluie de récompenses pour les réalisatrices, la pluie ayant été très attendue tout au long du festival de Locarno (Suisse), qui s’est tenu sous une chaleur torride du 7 au 17 août. A l’issue du 77et édition, le Léopard d’or a été décerné à Akiplesa (Toxiquetitre international), premier long métrage du lituanien Saule Bliuvaite, par le jury présidé par la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner.

Présenté le dernier jour de la compétition, Toxique met en scène des adolescentes qui rêvent de quitter leur village perdu au milieu de nulle part. Une agence de mannequins locale promettant des carrières à Paris ou à New York devient le centre d’attraction, et les jeunes filles longilignes semblent prêtes à tout pour perdre quelques centimètres supplémentaires autour de la taille (en se faisant vomir, entre autres), renouant avec des pratiques que l’on croyait révolues.

Dans une esthétique bleutée et minimaliste, la caméra suit deux d’entre eux, entre apathie et désir forcené de ne pas finir comme leurs parents – l’air désenchanté de l’actrice principale et mannequin Vesta Matulyte confine parfois à la pose. film pour ados sombre, dénonçant les injonctions sociales à la minceur, n’est pas sans résonance avec les thèmes développés par Jessica Hausner, notamment dans son dernier film, Club Zéro (2023), examinant les troubles de l’alimentation parmi un groupe d’étudiants.

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Programmation conjointe

Le prix spécial du jury a été décerné à Monde (Lune) du Kurde et Autrichien Kurdwin Ayub, l’un des thrillers les plus stimulants de la compétition, travaillant sur le choc des cultures (occidentale et moyen-orientale), porté avec des nerfs d’acier par la performeuse Florentina Holzinger, connue pour ses shows radicaux : elle incarne une coach de MMA (arts martiaux mixtes) qui accepte d’aller entraîner, en Jordanie, trois sœurs issues d’une famille riche. Sur place, elle déchante.

Une autre cinéaste (et directrice de la photographie) lituanienne, Laurynas Bareisa, a reçu le prix de la meilleure réalisation pour Séses (Noyade sèche). De manière inhabituelle, les quatre acteurs de ce drame ont reçu l’un des prix d’interprétation, mais il faut dire que leur jeu est particulièrement virtuose et complémentaire : ils incarnent deux couples mis à mal par les stéréotypes de genre, avant que le réalisateur ne décide de « casser » son récit pour l’emmener vers une zone morbide mais palpitante : en observant attentivement sa troupe d’acteurs, en leur faisant rejouer des scènes et en travaillant la redondance, le réalisateur donne une ampleur inattendue à ce long métrage d’à peine une heure et demie.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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