le film « Sous emprise », avec Fianso, blanchi par la justice
L’apnéiste cubain Francisco Ferreras a porté plainte contre Netflix, estimant que ce film français lui faisait porter la responsabilité de la mort de son ex-épouse. Ce que la justice américaine n’a pas reconnu.
Sous influence, un film français de Netflix inspiré de la vie de la plongeuse Audrey Mestre, ne présente pas son mari comme son meurtrier. C’est ainsi qu’un juge californien a tranché, donnant raison à la plateforme dans le litige qui l’opposait à Francisco Ferreras, célèbre apnéiste cubain et ancien mari de la défunte.
Dévoilé en septembre 2022, ce film de David Rosenthal suit Pascal Gautier et Roxane Aubrey (interprété par le rappeur Sofiane Zermani, dit Fianso, et Camille Rowe), un couple d’apnéistes qui vivent une relation passionnée et toxique. S’il s’agit d’une fiction, le générique s’ouvre sur la mention « inspiré de faits réels » et se termine par une photo d’Audrey Mestre accompagnée d’un panneau retraçant les circonstances de sa mort, survenue en 2002 lors d’une séance d’apnée.
Francisco Ferreras a porté plainte devant la justice californienne contre Netflix début 2023 pour « diffamation » et « fausse atteinte à la vie privée », estimant que le film le présentait comme un meurtrier en laissant entendre qu’il avait tué sa femme.
« Les accusés ont pris la décision délibérée, dans un but dramatique, de diffamer Ferreras en montrant dans le film qu’il a tué Audrey en sabotant intentionnellement le matériel qui aurait dû la faire remonter à la surface », ont écrit ses avocats dans la plainte.
Diverses sources d’inspiration
Variety rapporte que Netflix avait demandé le rejet de la plainte en novembre dernier, arguant que le film était effectivement en partie inspiré de l’histoire d’Audrey Mestre mais qu’il s’agissait néanmoins d’une fiction. David Rosenthal dit s’être également inspiré d’autres sources d’inspiration, notamment le film Le grand Bleu de Luc Besson (1988).
« Le but du film n’était pas de dresser le portrait d’une personne en particulier mais d’explorer mes représentations de la façon dont une relation particulièrement toxique peut se développer dans un environnement (…) comme celui de l’apnée », a-t-il écrit dans une déclaration soumise à la justice. .
Le cinéaste a également assuré que le panel sur Audrey Mestre avait pour but de lui rendre hommage et non d’indiquer que le film racontait son histoire. Il a par ailleurs assuré que la fin du film était « volontairement vague » afin de laisser le spectateur se forger sa propre opinion.
Personnage fictif
Le juge californien Bruce G. Iwasaki a estimé que le scénario ne laissait aucun doute sur la culpabilité du personnage incarné par Sofiane Zermani. Mais il a souligné que ce protagoniste n’était pas Francisco Ferreras et qu’en réalité le film n’était pas diffamatoire.
« Aucun spectateur raisonnable ne croirait que le film représente le plaignant », a-t-il déclaré dans sa décision.
Il a également fait valoir que les similitudes entre le personnage de Francisco Ferreras et celui de Pascal Gautier auraient pu être trouvées dans n’importe quel film de plongée, et a souligné qu’il existe également de nombreuses différences. L’avocat de Francisco Ferreras a annoncé qu’il ferait appel de cette décision.