le film « Maria » rend hommage à Maria Schneider, actrice au destin brisé du « Dernier Tango à Paris »
Présenté à Cannes Première, avant sa sortie en salles le 19 juin, le film « Maria » rend hommage sur la Croisette à une enfant brisée du cinéma : Maria Schneider.
Adapté du récit « Tu t’appelais Maria Schneider », publié en 2018 chez Grasset, un livre signé de la romancière et grande reporter Vanessa Schneider – cousine de l’actrice révélée par « Le Dernier Tango à Paris » de Bernardo Bertolucci – en parallèle du film « Maria » de Jessica Palud (son deuxième film après « Revenir ») a été présenté ce mardi dans le cadre de la programmation de Cannes Première. Il met en scène l’actrice Anamaria Vartolomei (révélation de « L’Événement » d’Audrey Diwan) dans le rôle de Maria Schneider, actrice au destin brisé, décédée en 2011.
« Maria » la montre à une époque où elle « n’est plus une enfant et pas encore une adulte, lorsqu’elle enflamme, en 1972, le tournage d’un film sulfureux devenu culte : « Le Dernier Tango à Paris ». Elle est rapidement devenue célèbre et est devenue une actrice emblématique sans se préparer ni à la gloire ni au scandale… », indique le synopsis. Ni au traumatisme d’un « viol », auquel rien ne peut jamais préparer.
Une scène indélébile
Notés S’ils ne savent rien l’un de l’autre, pas même leur prénom, ils finissent par faire l’amour dans ce lieu qui deviendra la base de leurs ébats sexuels. Jusqu’au jour où cette passion se transforme en drame… Maria Schneider, qui jouait aux côtés de Marlon Brando (interprété par Matt Dillon dans le film « Maria ») ne pardonnera jamais à Bertolucci d’avoir caché la (malheureusement) célèbre scène de sodomie et de l’avoir avoué, des années après le tournage, de s’être senti humilié et « violé ». Sa carrière souvent réduite à cette scène de viol – entrée dans l’histoire du cinéma avant de devenir un symbole des violences sexuelles dans le 7e art -, l’actrice est ensuite tombée dans la drogue.
Le film « Maria » montre le silence qui lui a pesé lorsqu’elle a osé parler de double viol, de la part de Brando et du réalisateur. Des propos, malheur sur malheur, qui à l’époque ne semblaient choquer personne. « À tous ceux qui ont aimé le film, vous regardez une jeune fille de 19 ans se faire violer par un homme de 48 ans. Le directeur a planifié l’attaque. Ça me rend malade », a réagi l’actrice Jessica Chastain sur « .
« Les producteurs sont des hommes, les techniciens sont des hommes, les réalisateurs sont pour la plupart des hommes (…) les agents sont des hommes et j’ai l’impression qu’ils ont des sujets pour les hommes », disait-elle déjà dans le documentaire « Soyez belle et tais-toi », de Delphine Seyrig, filmé en 1976. Un témoignage glaçant bien avant #MeToo, à une époque où le consentement était encore très loin d’être évident, et la parole interdite.