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le film avec Camille Cottin visé par un « raid » de messages « haineux »

le film avec Camille Cottin visé par un « raid » de messages « haineux »

La Société des réalisateurs de films dénonce dans un communiqué la « haine aveugle, anonyme et décomplexée » qui s’est déchaînée contre le long-métrage. Son directeur déplore des propos « racistes ».

La promotion, sur internet, du long-métrage Quelques jours pas plus a rencontré la colère de « l’extrême droite ». C’est ce que dénonce la Société des réalisateurs de films (SRF) dans un communiqué, qui fait état de centaines de « messages haineux » publiés contre ce long-métrage porté par Benjamin Biolay et Camille Cottin avant même sa sortie, le 3 avril dernier.

Le chanteur incarne Arthur, un ancien journaliste musical qui, pour faire plaisir au responsable d’une association d’aide aux migrants, accepte d’héberger chez lui un jeune Afghan. Pour SRF, c’est le pitch de ce film de Julie Navarro qui lui a valu une avalanche de commentaires négatifs, dont certains sont relayés dans le communiqué :

« Quelque chose de pro-migrants. Vomir», peut-on lire. « Les Français d’abord ! », s’agace un autre. « Que ces deux ‘artistes’ bohèmes en armure les accueillent chez eux au lieu de faire des films », déplore un troisième.

Ces commentaires « s’apparentent aux centaines de ceux postés sur la page Facebook et le site internet du film, suite à la mise en ligne de sa bande-annonce, quelques semaines avant sa sortie », déplore la SRF.

Outre d’«éventuelles avant-premières», elles proviennent donc «de personnes n’ayant pas vu ce film», souligne-t-elle. « Cette campagne particulièrement violente et massive a contraint le distributeur à supprimer un à un les 971 (!) messages haineux de la page Facebook du site. »

Une « campagne de censure » aux « effets très concrets »

Les commentaires négatifs se sont poursuivis avec « des centaines de mauvaises notes » sur Allociné. « Ces croisades ont des effets très concrets : elles entravent la diffusion des films », dénonce la SRF, en référence aux longs métrages. Amine Ou Rodeo qui ont subi ces dernières années « la même haine aveugle, anonyme et décomplexée » :

« Les projets mettant en scène des étrangers ou des personnes d’origine étrangère vivant en France et remettant en question les politiques policières pourraient devenir de plus en plus difficiles à produire, les financiers et les diffuseurs craignant de telles campagnes de censure. « 

L’Union appelle Allociné à « faire tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas laisser les œuvres et leurs auteurs impuissants face à de telles perquisitions », et demande aux pouvoirs publics de « trouver un cadre capable de garantir une liberté de diffusion effective des œuvres (.. .) tout en garantissant le libre exercice de la critique. »

La réalisatrice, qui relaie ce communiqué sur son propre compte Instagram, dénonce les « seaux de vomi, de propos haineux, racistes et décomplexés » qui ont envahi le compte Facebook du distributeur, Bac Films, ainsi que la chaîne YouTube Allociné qui est vu « obligé de désactiver tous les commentaires » sous la bande-annonce :

« Pour museler l’extrême droite, on musele tout le monde ! », déplore-t-elle.

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