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Le double jeu de Giorgia Meloni en Europe

Le double jeu de Giorgia Meloni en Europe
La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, entourée de Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, et d'Olaf Scholz, le chancelier allemand, assistent au sommet de la Communauté politique européenne, à Bulboaca, en Moldavie, le 1er juin 2023.

La promesse de Giorgia Meloni à ses électeurs est contenue dans les trois mots de son slogan de campagne pour les élections européennes des 8 et 9 juin : « L’Italie est en train de changer l’Europe. » Et l’Italie, c’est elle. Tête de liste de son parti – la formation postfasciste Fratelli d’Italia –, la présidente du conseil italien a choisi de personnaliser à outrance sa campagne, allant jusqu’à demander à ses concitoyens de n’inscrire que son prénom sur leurs bulletins de vote. . . Et pour cause, « Giorgia » joue gros avec ce scrutin, qui est son premier rendez-vous électoral depuis sa victoire aux législatives de septembre 2022.

Sur la scène italienne, il s’agit de réaliser un score aussi bon que celui qui l’a propulsé au pouvoir et de réaffirmer sa domination sur ses partenaires de coalition, la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia d’Antonio Tajani. Avec 27% d’intentions de vote pour son parti alors qu’elles culminent à moins de 9%, elle peut y prétendre.

Sur la scène européenne aussi, Giorgia Meloni espère renforcer ses positions lors de ces élections. Elle veut consolider sa place à la table du Conseil européen, qui réunit les vingt-sept chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE), tout en s’octroyant, à Strasbourg, une position centrale capable de faire et de vaincre les majorités du Parlement européen. C’est ainsi que « Giorgia » espère amener l’Europe de l’intérieur vers « changer d’identité »comme elle l’a proclamé lors du meeting du parti d’extrême droite espagnol Vox, auquel elle a assisté à distance le 19 mai à Madrid.

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Depuis son arrivée au Palais Chigi en octobre 2022, Giorgia Meloni s’est efforcée de convaincre ses homologues européens qu’elle avait sa place à leurs côtés, que l’Italie de Fratelli d’Italia méritait leur considération et faisait pleinement partie du concert des nations européennes. . Elle souhaitait s’imposer comme une interlocutrice crédible, fiable et respectée. « Meloni veut s’affirmer comme leader de la droite classique »décrypte un haut responsable européen.

« Faites tomber cette Union européenne ! » »

Peu importe qu’en Italie, sur des sujets qui ne relèvent pas de la compétence communautaire, Giorgia Meloni prenne des décisions ultra-conservatrices – comme celle de soutenir la présence de militants anti-avortement dans les hôpitaux afin de décourager les femmes d’avoir recours à avortement. interruption volontaire de grossesse – à Bruxelles, l’Italienne se veut sociale. Et cela semble fonctionner : le 23 mai, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a délivré son certificat de bonne conduite, assurant que Giorgia Meloni « est clairement pro-européen ».

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