Le doublé de Léon Marchand, les records de Sydney McLaughlin-Levrone et d’Armand Duplantis… Ces sept exploits qui resteront dans l’histoire des Jeux

Le clap de fin des Jeux Olympiques de Paris 2024 vient de sonner et il est déjà temps de faire le point. Durant deux semaines riches en émotions, où les médailles – notamment françaises – se sont succédées au rythme des compétitions, la magie de l’événement a opéré. Et dans cette fable un peu hors du temps, il restera des souvenirs. Ou plutôt des exploits.

Que ce soit le saut à la perche exceptionnel d’Armand Duplantis, le triplé français en BMX ou le record supersonique du 400 m haies de Sydney McLaughlin-Levrone, plusieurs moments ont contribué à faire de Paris 2024 une place dans la postérité.

Léon Marchand, une soirée magique, cinq médailles inoubliables

Une heure et cinquante-quatre minutes. C’est le temps qu’il a fallu à Léon Marchand pour entrer dans l’histoire des Jeux, mercredi 31 juillet. De son titre au 200 m m papillon avec une fin incroyable à celle du 200 En brasse, le nageur français a non seulement enflammé la Paris La Défense Arena, mais il est aussi entré dans le cœur des Français par la grande porte. Deux succès dans la même soirée de natation, même Michael Phelps n’avait jamais fait ça.

Pour ajouter à sa légende, le champion de 22 ans, qui avait remporté le 400 m deux jours plus tôt m quatre nages, a ajouté deux dernières médailles à son cou, la 4e et la 5e, en or sur le 200 m quatre nages et bronze au relais 4×100 m quatre coups. L’étoile de Paris, c’était lui.

Armand Duplantis, seul au monde à 6h25 m

Tous les regards étaient tournés vers lui, lundi 5 août, pour la finale du saut à la perche. Dans un Stade de France à guichets fermés, Armand « Mondo » Duplantis n’a pas déçu. Roi de la discipline, le Suédois a d’abord pris soin d’effacer le record olympique, et ce dès son premier essai, à 6,10 m. Il ne restait plus ensuite qu’à assurer le spectacle et battre – pour la neuvième fois en quatre ans – le record du monde.

Et c’est à sa troisième et dernière tentative à 6,25 m qu’il atteint les étoiles, s’envolant dans le ciel de Saint-Denis. A 24 ans, il est désormais double champion olympique, égalant le record de Bob Richards avec ses deux titres aux Jeux de 1952 et 1956. Et tout porte à croire qu’à ce rythme, ce ne sera pas le dernier et qu’il sera candidat à sa propre succession à Los Angeles en 2028.

Mijain Lopez, puissance cinq

Il n’est certainement pas le plus connu des athlètes olympiques. Sans doute pas non plus le plus reconnu dans les rues de Paris lors de ces Jeux. Mais Mijain Lopez est bel et bien une légende olympique. Le Cubain a remporté son cinquième titre olympique dans la capitale, en dominant le Chilien Yasmani Acosta en finale de lutte gréco-romaine des moins de 130 kg.

Ayant arrêté la compétition depuis sa dernière victoire à Tokyo en 2021, Lopez revient confirmer sa suprématie. Premier athlète à être sacré cinq fois dans la même épreuve, il surpasse ainsi d’autres légendes comme Carl Lewis (saut en longueur), Michael Phelps (200 m quatre nages) et Katie Ledecky (800 m nage libre). À 41 ans, le lutteur va désormais pouvoir profiter d’une retraite bien méritée, puisqu’il est l’un des plus grands olympiens de l’histoire.

Sydney McLaughlin-Levrone, la chasseuse de records

Bilan : trop fort. Seul au monde en finale du 400 m haies, L’Américaine Sydney McLaughlin-Levrone a réitéré son exploit de Tokyo en remportant l’or, ainsi que son sixième record du monde, dans l’une des plus grandes performances sportives de l’histoire. Pour faire simple, son temps de 50.37, avec dix barrières à franchir, n’était que de deux dixièmes de seconde plus lent que celui de la dernière qualifiée pour la finale olympique du 400 m sans haies.

« Je peux toujours améliorer les choses, la course parfaite n’existe paselle a dit. Mais on se rapproche de plus en plus des 49 secondes, j’ai le sentiment qu’on y est presque. » Au lendemain de son 25e anniversaire, McLaughlin-Levrone a remporté un nouveau doublé olympique grâce à la victoire des Américaines sur 4×400 m, comme à Tokyo.

Daudet-André-Mahieu, un podium français

Le rêve fou de Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu est devenu réalité. Vendredi 2 août au stade de Saint-Quentin-en-Yvelines, les trois hommes, qui comptaient parmi les favoris pour le titre olympique en BMX, ont terminé aux trois premières places d’une course parfaitement maîtrisée.

L’image de Daudet et André, à peine la ligne d’arrivée franchie, se retournant pour voir si leur compatriote montait avec eux sur la boîte restera l’un des moments forts de ces Jeux. Surtout, l’exploit est significatif : il s’agit du premier triplé tricolore aux JO d’été depuis celui réalisé par les gymnastes en… 1924 au saut latéral. En 2024, aucun autre pays n’est parvenu à réaliser un tel triplé.

Teddy Riner, seul l’or lui va bien

Trois titres olympiques individuels, cinq au total, auxquels s’ajoutent deux médailles d’or par équipes : Teddy Riner n’en finit plus d’accumuler les superlatifs. Les 2 et 3 août derniers, le Guadeloupéen a montré qu’il avait sa place dans le débat du meilleur athlète olympique de l’histoire des sports de combat en remportant les deux compétitions auxquelles il était engagé, grâce à un ippon en finale individuelle et une victoire homérique en finale par équipes. Avec ce troisième titre, il égale surtout le record du Japonais Tadahiro Nomura, lui aussi triple champion olympique individuel (1996, 2000 et 2004). Mais avec ses 11 titres de champion du monde, le Français est, à n’en pas douter, le plus grand judoka de tous les temps.

Figure incontournable du judo français, Riner n’a plus rien à prouver. Si sa motivation est toujours là, il pourrait faire partie de l’aventure à Los Angeles en 2028, l’année de ses 39 ans. Une occasion pour lui de confirmer un peu plus sa place au panthéon du sport français et mondial.

Remco Evenepoel, le maillot jaune des Jeux

Réaliser le doublé contre-la-montre et course en ligne aux Jeux olympiques, aucun homme ne l’avait jamais fait. Ce contexte fait, on peut désormais mesurer l’exploit accompli par Remco Evenepoel. Troisième du Tour de France une semaine plus tôt, le Belge était en mission à Paris.

Vainqueur du contre-la-montre devant Filippo Ganna et Wout Van Aert le 27 juillet, le Bruxellois de 24 ans a construit sa victoire sur la course en ligne à coups de semonce sur la Butte Montmartre, avant de devancer le Français Valentin Madouas le 3 août. Evenepoel a ainsi étoffé un incroyable palmarès qui comprend deux titres de champion du monde (un en contre-la-montre, un en course en ligne), un Tour d’Espagne et deux Liège-Bastogne-Liège.