le discours du Sage qui lui donne encore plus de crédit
Pierre Sage porté en triomphe lors de OL – Valenciennes (Photo par Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
Grâce à un discours important à la pause et à un changement tactique, Pierre Sage a permis à l’OL de se qualifier pour sa première finale de Coupe de France depuis 2012. Avant d’être porté vers le triomphe.
« Apportez-nous la Coupe ». Dans les scènes de liesse qui ont marqué la fin du match entre lesOL Et Valenciennes (3-0), un homme a été porté en triomphe par tout un stade. Alexandre Lacazette a récolté quelques suffrages bien mérités, mais les applaudissements et les chants étaient surtout destinés à Pierre Sage. Lui, entraîneur avant tout réservé, a l’habitude d’être sous le feu des projecteurs depuis quatre mois, mais mardi soir a été un cran au dessus dans la reconnaissance que les supporters lyonnais lui accordent depuis son arrivée sur le banc.
Dans cette saison particulière à plus d’un titre entre Rhône et Saône, le club rhodanien retrouvera la finale de la Coupe de France avec un coach issu du monde amateur. Il ne s’agit pas de dénigrer Sage et sa carrière, bien au contraire. Il est désormais le représentant et le symbole qu’un nom n’est pas forcément gage de réussite et que des exemples le feront. ToujoursFranc Haïse et désormais Pierre Sage sont destinés à être légion en Ligue 1 si la réglementation s’avère plus laxiste.
Toujours le modeste triomphe
Tout va très vite dans le football, dans un sens ou dans l’autre. Il y a encore cinq mois, Pierre Sage était assis dans son bureau de Meyzieu pour superviser l’organisation au sein de l’OL Académie. Un peu plus de 150 jours plus tard, il a ressuscité un club, aidé par un mercato qualitatif, en le maintenant dans l’élite à sept journées de la fin et en l’envoyant en finale de Coupe de France. La France pour la première fois depuis douze ans. Il n’est pas du genre à se couvrir lui-même, mais ses joueurs s’en sont occupés pour lui, à commencer par Alexandre. Lacazette.
Si ses propos sur le positionnement de Corentin Tolisso avaient fait quelques remous dans le milieu lyonnais, le capitaine s’est rattrapé après le succès contre Valenciennes (3-0). « Oui, c’est la victoire de l’entraîneur. C’est beau et bravo à lui. Il nous a remis sur le bon chemin depuis son arrivée. En plus de saluer la contribution de Pierre Sage depuis le 30 novembre, Alexandre Lacazette, l’autre grand bonhomme de cette qualification, n’hésite pas à mettre en avant les connaissances tactiques de son entraîneur. Après Reims, sa surprise tactique avec un 3-4-1-2 a fait polémique. Contre Valenciennes et face à l’importance de la situation, le natif de Lons-le-Saunier ne s’est pas livré à des expérimentations, se concentrant avant tout sur le 4-3-3 qu’il chérit tant.
Le diplôme ne fait pas l’entraîneur
Pourtant, la première mi-temps lyonnaise a été loin des attentes espérées par les 56 719 spectateurs présents et par l’entraîneur lui-même. « On aurait dû marquer avant, mais Alexandre était très sous-alimenté, car on était mal organisés, avec des relais trop bas, on était lisibles… » Abasourdis par l’ouverture du score valencienne finalement annulée par le VAR, les Lyonnais se sont dit les choses dans l’intimité des vestiaires avec un discours de Pierre. Sage honnête, lucide, mais surtout salvateur. « A la mi-temps, les propos qu’il a prononcés, le changement tactique qu’il a opéré, on a vu directement les effets. Il nous a dit que nous ne suivions pas les instructions et que si nous continuions comme ça, nous n’allions pas y arriver ce (mardi) soir. »
L’ouverture du score du numéro 10 lyonnais a forcément débloqué les compteurs, mais aussi les têtes, seulement Benrahma Il s’est montré un peu plus axial et plus à son avantage, étant impliqué sur les deux buts de son capitaine. Avant tout décrit comme un scientifique du football pour son appétit pour les chiffres, les données et tout ce qui entoure le football moderne, Pierre Sage a prouvé depuis cinq mois qu’il est aussi un leader d’hommes qui ne manie pas forcément le bâton pour se faire entendre. Au contraire, la méthode douce a fait son effet et cela lui permet désormais d’être porté en triomphe par ses joueurs et un stade entier. Et de montrer que les diplômes ne déterminent pas forcément la qualité d’un coach.