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Le directeur d’un lycée catholique de Pau suspendu pour «atteintes à la laïcité»

Le directeur d’un établissement privé catholique de Pau a été suspendu par le rectorat de ses fonctions de direction pour trois ans, pour « attaques contre la laïcité », nous l’avons appris mercredi 11 septembre 2024 auprès de ses avocats et syndicats qui avaient donné l’alerte.

Christian Espeso, à la tête du groupe scolaire Immaculée Conception-Beau Frêne à Pau depuis onze ans, n’est pourtant pas interdit d’enseigner.

Ses avocats dénoncent un « dossier vide, truqué et biaisé »

Le visage tiré, il était accompagné de cadres de son établissement à leur sortie de l’Inspection académique de Pau mercredi matin, selon Sud-ouest qui avait signalé la sanction en fin de matinée.

Ses avocats, Thierry Sagardoytho et Vincent Ligney, ont immédiatement annoncé mercredi, par voie de communiqué, leur intention de faire appel devant le tribunal administratif de Bordeaux. « pour abus de pouvoir » et une ordonnance de suspension.

Ils pointent un « dossier vide, manipulé et biaisé » et le juge Christian Espeso « sacrifié sur l’autel expiatoire des attaques récurrentes contre l’enseignement privé. »

Se déchaîner « l’idéologie de gauche de quelques-uns », ils voient dans cette décision « une déclaration de guerre » contre l’Immaculée Conception et son directeur.

« Manquement aux obligations contractuelles » de l’établissement envers l’État

Une enquête sur Libérerpublié en février et donnant la parole aux enseignants et aux élèves de l’école, a mis en évidence les libertés prises dans les pratiques religieuses, telles que « des cours de catéchisme obligatoires et payants, la censure des œuvres, des orateurs réactionnaires ou des restrictions à la liberté de conscience. »

Cinq syndicats de l’éducation publique et privée ont alors dénoncé « manquement aux obligations contractuelles » de l’établissement palois envers l’Etat.

Le rectorat, qui avait convoqué Christian Espeso pour un entretien disciplinaire le 29 août, n’a pas souhaité faire de commentaires mercredi, évoquant une « décision individuelle, adressée à la personne concernée, sur laquelle nous n’avons pas le droit d’avoir communication publique ».

L’éducation catholique juge la sanction «excessive»

L’éducation catholique s’est dite surprise par la « gravité » de la sanction et considère qu’elle « paraît excessif à beaucoup. »

« L’éducation catholique veut que la justice puisse vérifier que les droits et les devoirs de chacun ont été respectés », a déclaré son secrétaire général dans un communiqué.

Même incompréhension du côté du sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques, Max Brisson. Cet ancien inspecteur général de l’Éducation nationale et vice-président de la commission de l’éducation au Sénat s’est insurgé contre une décision qu’il qualifie de « une attaque à grande échelle contre l’ensemble de l’éducation catholique » d’une autorité académique qui « ont cédé aux injonctions des syndicats les plus idéologiques, portés par une vision militante et déformée de ce qu’est la laïcité dans notre pays. »

Mais pour le syndicat Snep-UNSA, l’un de ceux qui ont tiré la sonnette d’alarme, cette décision « Cela prouve que la commission de discipline existe et peut faire son travail. » Franck Pécot, son secrétaire général, a déclaré que son « satisfaction de voir que l’État joue son rôle de contrôle. »

Cammile Bussière

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