La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré dimanche que « le diable est dans les détails » en évoquant les négociations sur l’accord avec le Mercosur, qui selon elle sont « dans la dernière ligne droite » malgré la ferme opposition de la France. Lors d’un entretien avec la chaîne d’information brésilienne GloboActualités à la veille du sommet du G20, auquel elle participera lundi et mardi à Rio de Janeiro, la dirigeante a admis que convaincre tous les pays des deux blocs de signer ce traité de libre-échange était « une tâche ardue ».
« Nous devons inclure les 27 chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’UE et, du côté du Mercosur, tous les membres doivent être également prêts à signer »dit-elle. « Le diable est toujours dans les détails »elle a insisté. « La dernière ligne droite est la plus importante, mais c’est aussi souvent la plus difficile ». Cet accord de libre-échange entre l’UE et les quatre membres fondateurs du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) est en préparation depuis plus de deux décennies.
Après un accord « politique » scellé en 2019 entre l’UE et les pays du Mercosur, l’opposition de plusieurs pays, dont la France, a bloqué son adoption définitive, même si des pays comme l’Allemagne et l’Espagne espèrent qu’il sera signé ici à la fin de l’année. « Je veux rassurer tous nos agriculteurs : nous n’abandonnerons pas notre souveraineté alimentaire. La France ne soutiendra pas l’accord UE-Mercosur dans sa version actuelle »a écrit le président français Emmanuel Macron sur X dimanche, après sa rencontre à Buenos Aires avec son homologue argentin Javier Milei, avant de se rendre à Rio pour le sommet du G20.
Fortement mobilisés contre cet accord, les agriculteurs français craignent un déferlement de la viande latino-américaine en Europe et mettent en garde contre une concurrence déloyale de produits non soumis aux strictes normes environnementales et sanitaires en vigueur dans l’UE.