LUDOVIC MARIN / AFP
La ministre de la Famille Aurore Bergé répond aux critiques sur le « devoir de visite » souhaité par Emmanuel Macron (ici en février 2023).
FAMILLE – Impliquer les deux parents dans l’éducation des enfants. C’est ce qu’Emmanuel Macron avait en tête en annonçant dans le magazine Elle son désir de créer un « service de visite ». « Le projet parental ne doit pas s’arrêter à la séparation d’un couple lorsqu’elle survient. L’égalité des sexes, c’est aussi ça.a justifié le président de la République en visant principalement les pères absents.
Sauf que deux jours après cette annonce, sa ministre de la Famille Aurore Bergé a dû venir en aide au chef de l’Etat ce jeudi 9 mai tant sa position était loin de faire consensus. Osez le féminisme dénonce le principe même de « idée dangereuse ». « Un homme violent, abusif et défaillant n’est pas un bon père »fait valoir l’association.
Une position partagée par la fédération syndicale des familles monoparentales dont la présidente, Josette Elombo, s’est exprimée sur BFMTV. « Je n’aime pas la contrainte. Tout ce qui est relationnel ne peut être forcéelle a indiqué. Un devoir de visite ne peut être institué dans les cas où les séparations sont conflictuelles. La violence n’est pas toujours visible, elle n’est pas toujours connue et donc forcer une mère et ses enfants à voir le père peut être dangereux. »
Face à ces critiques, Aurore Bergé a dû préciser qu’il n’était pas question d’obliger les mères à accepter la visite du père en cas de conflit. « Évidemment, la question n’est pas de forcer une relation lorsqu’il y a un risque de violence », a assuré le ministre sur Europe1 et CNews. Sans trop préciser les contours que pourrait prendre ce devoir de visite, elle a néanmoins évoqué des sanctions pour les pères qui disposent actuellement du droit de visite mais ne l’assument pas, laissant les mères tranquilles.
Elle a dit qu’elle voulait aussi combattre un « déséquilibre des responsabilités » ce qui signifie que les mères sont susceptibles d’être poursuivies lorsqu’elles « refuser la présentation d’un enfant car il y aura un risque de violence ».
Le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok appelle pour sa part à aller plus loin dans la prise en compte de l’intérêt de l’enfant. « La négligence est une négligence grave et la négligence est un abus. Si un père choisit de ne pas voir son enfant, de l’abandonner et de ne pas assumer ses responsabilités, c’est plutôt le retrait de l’autorité parentale qui doit être envisagé.Il suggère.
Une piste qu’il sera bon d’envisager – au même titre que le non-paiement de la pension alimentaire – dans le débat que la ministre de la Famille entend ouvrir après la proposition d’Emmanuel Macron.
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