le deuxième passage de Wim Wenders, le retour de Catherine Breillat, la leçon de Tarantino

Avant-dernière soirée de compétition et il y avait encore des pointures : Wim Wenders (dont c’est le deuxième passage dans cette 76e édition) et Catherine Breillat (qui revient au cinéma après neuf ans d’absence). Un autre grand réalisateur était sur la Croisette : Quentin Tarantino est venu donner une leçon de cinéma et projeter un film qui lui est cher
Wim Wenders, le retour
Il était déjà présent la semaine dernière hors compétition avec son documentaire 3D consacré au travail de l’artiste allemand Anselm Kiefer. Wim Wenders revient sur le tapis rouge en deuxième semaine avec « Perfect Days », un film onirique où l’on suit un employé des toilettes publiques de Tokyo, un homme calme et solitaire, grand collectionneur de cassettes audio de classiques du rock. Son passé ressurgit à travers des rencontres inattendues dans les rues de la mégalopole japonaise. Mise en scène pure, peu de dialogues… Wim Wenders filme l’éveil d’un homme au monde. On l’a questionné sur son retour à Cannes, son documentaire Ukraine…
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Wim Wenders : « L’oubli est un poison tenace »
Catherine Breillat, le retour
Directeur de » Amour parfait ! « ou de « Romance »si souvent décriée pour ses obsessions dérangeantes : domination et servitude, honte et pureté, peinture d’une déchéance qui élève, Catherine Breillat, victime d’un accident vasculaire cérébral en 2005 et à moitié hémiplégique, n’avait pas tourné depuis « Abus de faiblesse »projection de ses déboires avec Christophe Rocancourt (700 000 euros extorqués, il a été condamné).
Aujourd’hui, elle brise neuf ans de silence – et de quelle manière ! – signature » l’été dernier « adapté de « Reine des coeurs » du réalisateur danois May el-Toukhy, un film sur le mensonge qui défendra les couleurs françaises à Cannes. L’artisan de ce retour ? « Un homme qui, par miracle, n’a pas écouté la malveillance dont j’ai été victime », dit Ben Saïd.
L’histoire du retour de Catherine Breillat au cinéma après neuf ans de silence
Wes Anderson ne regarde pas TikTok
Gardez cela à l’esprit : les films de Wes Anderson doivent être vus deux fois. Les premiers déçus : « C’est toujours pareil, je ne me lasse pas de son univers de maison de poupée, de ses histoires imbriquées et de ses plans symétriques. Bon, d’accord, il y a de belles choses, mais il faut que ça change. » Et le second de ne voir que ça, les belles choses, d’être ébloui par les nuances, la profondeur, la subtilité émotionnelle et ces variations sur un même style qui font de chacun de ses longs métrages un objet unique.
« Ville d’astéroïdes »un film brechtien dans un décor occidental, ne manque pas de suivre la règle : pourvoyeur de la plus belle montée des marches de la quinzaine grâce à son distribution de toutes les étoiles vertigineux (Johansson, Schwartzman et Hanks donc, mais aussi Steve Carell, Adrien Brody, Matt Dillon…), il a été accueilli sur la Croisette – où il est en lice pour la Palme d’or – moins froidement que le radical « La dépêche française » (2021) mais dans un concert dissonant d’éloges et de marre. La patte Anderson clive de plus en plus. Comme Fellini en son temps. Le signe des grands rêveurs formalistes ? Nous avons pu échanger avec lui cinéma, confinement et TikTok.
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Wes Anderson : « J’aimerais que mes films ne soient pas en concurrence les uns avec les autres »
Professeur Tarantino
Il donne depuis plusieurs mois sa leçon de cinéma à travers le monde : Quentin Tarantino est venu présenter son « contre-histoire » cinéma à Cannes et présenter un film qui lui est cher. Deux mois après avoir révélé sur la scène du Grand Rex à Paris qu’il comptait tourner » en automne « son dixième film, « La critique de cinéma », présenté comme l’aboutissement d’une oeuvre devenue culte, le réalisateur de « Kill Bill » était l’invité exceptionnel de la Quinzaine des Cinéastes. La salle de projection de cette section parallèle au Festival de Cannes était pleine, d’autant plus que « QT » avait promis aux cinéphiles de leur offrir un « film surprise » : il a projeté, en 35 mm, un format fétiche de cet amoureux du cinéma, « Violence légitime » (« Tonnerre roulant »), un film de 1977 réalisé par John Flynn.
Aux origines de Quentin Tarantino : extraits exclusifs du nouveau livre d’un cinéphile qui s’en fout
Les secrets de la jeune garde
Davy Chou, Céline Devaux, Paul Kircher, Bastien Bouillon… Ces noms ne vous disent peut-être rien, mais ce sont sans aucun doute les grands talents du cinéma francophone de demain. Certains ont même déjà remporté les récompenses les plus prestigieuses. Lors d’un déjeuner organisé par Unifrance, l’organisme chargé de promouvoir le cinéma français au-delà de nos frontières, « l’Obs » a pu les rencontrer et échanger avec eux sur l’acteur ou le réalisateur qui leur a donné envie de se lancer dans le cinéma, leurs projets et leur plus incroyable souvenir sur la Croisette. Regardez la vidéo ci-dessous :
Eric et Ramzy nous livrent leurs « conserveries »
Le génial duo comique, à Cannes en tant qu’ambassadeurs TikTok, s’est prêté au jeu de la « conserverie », cette confidence sur ce qui se passe à Cannes et uniquement à Cannes. Ramzy Bedia nous a confié sa rencontre impromptue au petit matin avec Tarantino (encore lui !)…
…Alors qu’Eric Judor nous a fait… Eric Judor…