Après une nouvelle fusillade qui a grièvement blessé à la tête un enfant de cinq ans, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est attendu ce vendredi dans les quartiers populaires de Rennes.
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Les habitants des quartiers populaires de Rennes attendent des annonces fortes de Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, pour lutter contre le trafic de drogue. Il y est attendu vendredi 1euh novembre, alors que les fusillades entre bandes rivales se sont poursuivies ces derniers mois. Samedi 26 octobre, un enfant de 5 ans a été grièvement blessé par balle dans la tête.
Des renforts de CRS ont depuis été envoyés, notamment dans le quartier de Maurepas. Sur place, les habitants ne cachent plus leur désarroi, à l’image du petit Idriss, 7 ans, qui reste collé à sa mère, loin des enfants qui jouent au soleil. En fait, il ne voulait même pas quitter l’appartement familial. « Il m’a dit ‘J’ai peur de sortir’. J’ai dû le forcer à faire du shopping, il ne voulait pas sortir. »explique sa mère Sandra.
Elle et sa famille ont assisté à une fusillade dimanche dernier à 10 heures du matin depuis la fenêtre de leur appartement.
« J’ai vu de mes propres yeux un homme armé et cagoulé tirer »
Une mèresur franceinfo
« Maintenant, mes enfants sont un peu traumatisés » note la mère.
Cette fusillade sur fond de trafic de drogue a aussi traumatisé Sylvie, la voisine de Sandra. « J’ai entendu des coups de feu et j’ai entendu quelqu’un crier ‘cours’. J’ai fermé mon balcon et je ne me suis pas rapproché de la fenêtre », rapporte-t-elle.
« Il y a eu un impact de balle » dans le hall d’entrée de son immeuble, « et samedi, il y avait déjà eu des rafales de coups de feu, et ça ne s’est pas arrêté »continue Sylvie, la voix chevrotante. Cependant, elle « amour » ce quartier dans lequel elle vit depuis 20 ans. « Il y a beaucoup d’espaces verts, c’est un quartier agréable à vivre, sinon »elle croit.
En effet, ce quartier possède des atouts : des immeubles modernes, des terrains de sport, des petits parcs fleuris, une station de métro récente. Dans ce milieu où il pourrait faire bon vivre, quelques dizaines de jeunes échappent au contrôle de leurs parents, selon le père Michel Ossoua, qui officie dans la grande église du quartier. Il note que « c’est la rue qui prend le relais de la famille », parce que « il y a une forme de rupture de la famille », avec « Beaucoup de mères célibataires. » « Il y a un souci d’autorité, donc on est un peu éduqués par les ‘grands frères’, et c’est à travers cela que se développe une sorte de préparation au métier de rue, de dealer »résume le curé. Ainsi l’église propose toutes sortes d’activités pour sortir les jeunes du trafic, tout comme la mairie.
Mais il reste difficile de lutter contre la perspective de l’argent facile, alors qu’il est très facile de se lancer dans le « business ». « Il suffit d’aller voir les gens, si on les connaît, on demande et ça arrive très vite »confie Landry, 18 ans. Il ne s’est jamais laissé tomber dans le trafic, mais il a vu nombre de ses amis d’enfance céder à l’appât de l’argent et du pouvoir.
« Je pense qu’il y a l’argent, mais c’est plutôt le fait d’appartenir à un groupe qui a du « pouvoir » dans le quartier et qui a une certaine « crédibilité de rue ».
« C’est quelque chose qui vous vient à l’esprit. »analyse le jeune homme, qui a poursuivi ses études.
Les habitants rencontrés sont tous favorables à une augmentation du nombre de policiers pour lutter contre les violences. Les syndicats de police réclament le renfort d’une centaine de personnels à Rennes et comptent bien faire passer le message auprès du ministre de l’Intérieur.