Le dernier train de Stadler fonctionne à la fois avec des batteries et des moteurs à hydrogène
Stadler est un leader dans le domaine des trains à hydrogène. En début d’année, le spécialiste des technologies ferroviaires a établi un record d’autonomie en parcourant plus de 2800 km en 46 heures avec un seul plein d’hydrogène. Mais cette fois, le constructeur suisse a réussi un nouvel exploit en proposant la première flotte de trains équipés à la fois de moteurs à hydrogène et de batteries.
Ces nouvelles machines remplacent l’un des trains les plus emblématiques d’Europe, précise New Atlas : le Stadler RS1 Railbus. Alors qu’elles sillonnent les rails européens depuis près de 30 ans, cette génération de machines – reconnaissables à leur apparence de pont et à leurs fenêtres trapézoïdales – arrive en fin de vie.
Un tiers des lignes allemandes ne sont pas électrifiées
Afin de proposer une alternative aux 500 unités encore en service, Stadler a conçu une nouvelle gamme de wagons innovants. Avec le RS Zero, l’entreprise élimine les émissions de CO2 tout en offrant aux opérateurs ferroviaires le choix de faire fonctionner leurs véhicules à l’hydrogène, à des batteries ou une combinaison des deux.
Le profil de ces nouveaux trains est optimisé pour les lignes de deuxième rang : des services qui relient des axes de transport plus importants. Avec leurs moteurs, les RS Zero sont donc parfaitement adaptés au réseau ferroviaire allemand, où plus d’un tiers (38 %) des lignes ne sont pas électrifiées. Les trains Stadler pourraient ainsi contribuer à éliminer les émissions de carbone sur ces tronçons.
« Notre objectif était de développer un véhicule particulièrement léger qui permettrait un fonctionnement sans émissions sur les lignes secondaires. »a déclaré Ansgar Brockmeyer, vice-président exécutif de Stadler, dans un communiqué. « Avec le RS Zero, nous proposons à nos clients un train qui allie efficacité et confort maximal et offre la meilleure accessibilité possible à tous les passagers. »
Les prototypes présentés par Stadler sont constitués d’une à deux voitures pouvant atteindre une vitesse de 120 km/h. Ils disposent d’une faible hauteur d’entrée et d’un plancher bas sans marches, ce qui devrait éviter tout désagrément aux personnes à mobilité réduite lors de l’embarquement. Le modèle RS Zero sera exposé à Berlin fin septembre lors de la convention InnoTrans 2024.
L’hydrogène a une autonomie bien plus longue que les batteries
Pour les moteurs à hydrogène, l’autonomie passe à 700 km, voire à 1 000 km dans le cas d’une configuration double. Mais ces chiffres dépassent largement la distance maximale que peuvent parcourir les wagons électriques : entre 80 et 100 km ou 90 à 180 km pour les trains à deux voitures. Les modèles électriques peuvent toutefois bénéficier d’une recharge dès qu’un tronçon de voie est électrifié grâce à des caténaires.
Surtout, l’option de Stadler de mixer l’alimentation des trains à la fois avec de l’hydrogène et de l’électricité s’inscrit dans une véritable dynamique. La première ligne 100% hydrogène a fait marche arrière pour passer à des trains à batterie. Offrir le choix aux opérateurs ferroviaires en fonction des trajets à effectuer semble donc être un bon compromis.
Pour compléter sa démarche environnementale, Stadler a choisi 98 % de matériaux renouvelables pour les revêtements de sol intérieurs. Les parois latérales sont fabriquées à partir de matériaux recyclés, notamment de bouteilles en plastique (PET). Enfin, la démarche se poursuit jusqu’au système de climatisation, qui utilise un fluide frigorigène respectueux de l’environnement.
GrP1