EEntre les cahiers de condoléances, des trophées glanés par sa ganaderia ornent la porte d’entrée de la salle de basket Amou ce lundi 28 octobre 2024. Une photo en noir et blanc de Jean-Louis Deyris est posée sur une table avec l’inscription : « L’homme qui murmuré aux oreilles des vaches. »
A l’intérieur, c’est le silence de la cathédrale, un parterre de gerbes et de bouquets, et déjà plusieurs centaines de personnes (dont de nombreux toreros, présidents de comités des fêtes et de clubs taurins) sont présentes pour dire « adishatz » à Jean-Louis Deyris, ce pilier des Landes. race est décédée subitement jeudi soir dernier.
A 15 heures, les toreros de ses escouades d’hier et d’aujourd’hui entrent dans la salle. Quelques secondes plus tard, le cercueil avance, porté par Nicolas Vergonzeanne, Thierry Bergame, Louis Navarro et Benjamin de Rovère, au son de la « Marche Cazérien » interprétée par l’Harmonie d’Amou. Il est suivi de Nadine, sa femme qu’il « aimait tant », et de ses trois enfants, Laurent, Jean-François et Delphine.
Lors d’une première intervention lors de cette cérémonie religieuse, Romain Clavé a rappelé les principaux points de la vie du ganadero, âgé de 74 ans, « qui a passé toute sa vie au lieu-dit Carrière », à Amou. « Sa maison avait la porte ouverte tout le temps », poursuit-il, évoquant ensuite « sa seule passion » : les courses landaises.
Un pilier, un vrai patron
« Jean-Louis, tous ces gens sont pour toi, même si c’est malgré toi. » Le Père Hervé Castets – aumônier du cours des Landes – commence son oraison funèbre. Et de poursuivre : « Votre vocation était de rassembler le monde dans les arènes. » Parlant d’écarteurs, de sauteurs, de cordeurs, de vachers ou d’entraîneurs, il poursuit : « Ils viennent de perdre un pilier, un vrai patron. » Jean-Louis Deyris l’était aussi : « Plus la barrière est haute, plus je la franchis. »
Le discours de Michel Agruna a donné des frissons. Des mots forts et tout le « respect » qu’il y avait entre ces deux piliers de la discipline. « Vous pourriez être brutal dans vos propos et en même temps très affectueux. La course landaise a besoin d’un homme comme vous qui a tout donné », dit-il.
De longs applaudissements saluent ces propos avant que Christophe Avignon raconte quelques anecdotes des hommes qui ont travaillé avec ses équipes. Quelques sourires ont traversé le public tout au long de ce récit émouvant et chaleureux.
Après la bénédiction, le cercueil de Jean-Louis Deyris a traversé une dernière fois une haie d’honneur formée par ses hommes, sous les applaudissements. La « Marche cazérienne » a de nouveau résonné, l’accompagnant jusqu’à sa dernière demeure au cimetière d’Amou.