Le socialiste est l’auteur d’un rapport commun avec le député Renaissance Thomas Rudigoz. Il propose de réécrire un paragraphe de la loi de 2017 qui assouplissait le cadre juridique des fusillades en cas de refus d’obtempérer.
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Faut-il réécrire la loi sur l’usage des armes par les forces de l’ordre ? Une commission d’information parlementaire a été créée pour répondre à la question après la mort de Nahel à Nanterre, suite à une fusillade policière. Après six mois de travail avec le député Renaissance Thomas Rudigoz, le député socialiste Roger Vicot rend son rapport mercredi 30 mai.
Au total, 23 recommandations sont formulées. Le député socialiste Roger Vicot « propose de modifier et de clarifier » la règle qui régit le cas où les policiers peuvent être amenés à tirer en cas de refus d’obtempérer afin d’éviter« interprétation subjective ». On compte aujourd’hui entre 28 000 et 30 000 refus d’obtempération par an, soit un toutes les 17 minutes en France. La règle sur l’utilisation d’une arme par les forces de l’ordre a été assouplie par la loi de février 2017, dite loi Cazeneuve. Elle détermine les cinq cas dans lesquels les policiers peuvent être amenés à tirer, notamment en cas de refus d’obtempérer. L’assouplissement du cadre juridique avait été qualifié de « permis de tuer » par La France insoumise.
« Globalement, la majorité des refus d’obtempération sont des refus d’obtempération que je qualifierais d’un peu stupides »notamment faute d’assurance ou d’un contrôle technique non effectué. « C’est la personne qui va trop loin et prend une décision un peu stupide », a expliqué le député. Roger Vicot propose de modifier le texte du quatrième alinéa de la loi qui autorise les policiers à tirer en cas de refus d’obtempérer : « En vertu de la loi actuelle, le policier doit être tenu de prendre la décision de tirer s’il estime que le contrevenantt est susceptible de continuer à fuir et de mettre en danger la vie des autres. »il explique. « Je propose de modifier et de clarifier pour éviter cette appréciation, ma conviction est très subjective », il a dit. Les députés suggèrent la formulation suivante : le contrevenant « présentera clairement et de manière imminente un danger. »
Roger Vicot estime que « la marge d’appréciation des policiers serait ainsi réduite. Ils seraient juridiquement protégés puisqu’on n’a plus affaire à la notion de ‘le délinquant est susceptible de », qui est encore relativement vague. On a affaire à des règles extrêmement précises,’ immédiatement » et « évidemment » je pense sincèrement que ça peut changer les choses. »il assure.