Le député LFI Sébastien Delogu demande « solennellement » à Yaël Braun-Pivet de restituer son drapeau palestinien

Son geste lui a valu la sanction la plus forte qui puisse être infligée à un député. A quelques jours des élections européennes, le LFI Sébastien Delogu a brandi le 28 mai un drapeau palestinien au milieu de l’hémicycle, lors des traditionnelles questions au gouvernement (QAG). Une attitude contraire au règlement de l’Assemblée nationale, et aux instructions générales du Bureau, qui a valu au proche de Jean-Luc Mélenchon d’être exclu des travaux pendant quinze jours. Et de perdre la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.

Si la dissolution a permis à l’Insoumis de retrouver, après sa réélection, toutes les prérogatives liées à sa fonction, il n’a rien perdu de sa colère envers la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Qui, comme l’ensemble du camp présidentiel, avait vivement condamné un comportement « inacceptable ».

A lire aussi« Il faut vraiment qu’il passe le bébé à Barnier » : Emmanuel Macron contraint au recul

Deux mois après les faits, l’élu des Bouches-du-Rhône demande « solennellement » pour récupérer le drapeau qui lui avait été saisi par les huissiers de la Chambre basse. Dans une lettre envoyée ce lundi au détenteur du perchoir, Sébastien Delogu estime que cet emblème, « symbole d’un peuple colonisé et massacré »lui a été donné « confisqué ». « Comme tous les symboles qui furent autrefois le moyen de dénoncer les pires atrocités »ce ne serait pas « plus » c’est « propriété » que celui du Palais Bourbon.

L’État de Palestine n’étant pas reconnu par la France, malgré les appels répétés de la gauche depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le parlementaire estime que le drapeau vert, blanc, noir et rouge, « appartient à ceux qui luttent, en Palestine ou ailleurs, pour la dignité de l’être humain et contre l’oppression aveugle et barbare des plus barbares sur les plus démunis. » Une rhétorique à laquelle répond son collègue du RN Julien Odoul : « Né avant la honte ».

Alors que le positionnement de La France Insoumise sur l’attaque terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 l’a isolée du reste du champ politique, au point d’avoir fracturé l’ancêtre du NFP – les Nupes -, le mouvement coordonné par Manuel Bompard poursuit sa stratégie de conflictualisation. Estimant que cette dernière a été bénéfique aux élections européennes, où la liste portée par Manon Aubry mais surtout la militante franco-syrienne Rima Hassan a frôlé les 10% des voix.