Certains députés ont catégoriquement refusé de serrer la main du député RN Flavien Termet, chargé de veiller au bon déroulement des bulletins pour l’élection du président de l’Assemblée, ce jeudi 18 juillet. Le député LFI-NFP François Piquemal a préféré jouer… à pierre-papier-ciseaux.
Ce jeudi 18 juillet, lors du vote pour la présidence de l’Assemblée, comme le veut le protocole, le plus jeune parlementaire de l’hémicycle, le député Rassemblement national (RN) Flavien Termet, a veillé à ce que chaque bulletin glisse dans l’urne.
Mais plusieurs élus, majoritairement de gauche, ont refusé de lui serrer la main. Certains directement, d’autres de manière détournée, à l’image de François Piquemal. Le député LFI-NFP de la 4e circonscription de la Haute-Garonne a préféré faire un… pierre-papier-ciseaux.
« Je viens d’une ville qui s’appelle Toulouse, où l’antifascisme est bien ancré et où les électeurs ont été très soulagés que le RN n’ait pas de majorité », s’est-il justifié auprès de BFMTV, avant d’ajouter : « Je crois que l’un des contrats électoraux que les Françaises et les Français nous ont donnés, c’est de faire barrage au Rassemblement national. Donc oui, j’accepte que je préfère la fringue à la casquette nazie ».
Le professeur de 39 ans fait ici référence à une candidate du RN dont la photographie d’elle coiffée d’une casquette nazie avait circulé entre les deux tours des législatives. « La courtoisie républicaine, dans notre histoire politique, c’est la Résistance, pas le régime de Vichy. Je pense aujourd’hui à beaucoup de résistants qui, à mon avis, auraient eu la même attitude. Ce n’est pas méchant », a-t-il expliqué.
« Le sens de la République »
Comme lui, une dizaine de parlementaires ont refusé de serrer la main de Flavien Termet. A l’image de la députée écologiste-NFP Sandrine Rousseau, des PS-NFP Olivier Faure et Boris Vallaud, ainsi que des LFI-NFP Louis Boyard, Thomas Portes et Antoine Léaument.
« Je ne serre pas la main des députés du Rassemblement national en dehors de l’hémicycle, donc je ne vois pas pourquoi je le ferais », a-t-il justifié sur notre chaîne.
Mais aussi la députée Renaissance et ancienne ministre Agnès Pannier-Runacher, comme le souligne François Piquemal. « C’est une représentante d’un parti fondé par des collaborationnistes. Beaucoup de collègues ont refusé de lui serrer la main, pas seulement du Nouveau Front populaire. Mme Pannier Runacher l’a fait aussi. D’autres aussi, ils ont le sens de la République », conclut-il.