L’élu a été interpellé mi-octobre par la police sur un quai du métro parisien en pleine transaction avec un trafiquant de drogue.
Le chiffre a de quoi faire frémir. Le député Insoumis Andy Kerbrat a utilisé 25 000 euros de frais de mandat pour financer notamment sa consommation personnelle de drogue rien qu’en 2023, selon une enquête de Mediapart. L’élu de Loire-Atlantique a été interpellé mi-octobre sur un quai du métro parisien en flagrant délit d’achat de 3-MMC, une drogue de synthèse totalement illégale consommée dans les milieux partisans. Il a ensuite reconnu publiquement sa culpabilité et des poursuites judiciaires ont été engagées contre lui. Il reconnaît une nouvelle fois les faits essentiels rapportés dans l’enquête Mediapart, confirmant à nos confrères « avoir fait n’importe quoi » avec de l’argent public versé par l’Assemblée nationale.
La somme considérable de son compte AFM (avance de frais de mandat) comprend plus de 13 000 euros de retraits aux distributeurs automatiques, souvent en pleine nuit, précise le journal, ainsi que des virements bancaires, via notamment les applications Paypal et Lydia. . L’intéressé nie toutefois que l’argent retiré ait servi uniquement à financer des médicaments, la traçabilité étant impossible à réaliser.
Le compte, sur lequel l’Assemblée nationale verse chaque mois 4 700 euros destinés aux frais de mandat – en plus des 7 600 euros de salaire net versés sur un compte personnel – a fini par afficher un découvert de 8 000 euros en août 2023, selon les chiffres de Mediapart. . Cela montre le rythme effréné des dépenses. Le député a fini par confier la gestion du compte à un de ses collègues et a remboursé la somme de 25 000 euros sur son compte AFM, récolté grâce à « une aide familiale ».
Retrait de ses fonctions parlementaires
L’élu Insoumis se confie longuement dans cette enquête sur ses problèmes d’addiction extrêmement graves. « Avant de commencer à consommer des substances, j’avais un problème d’alcool. C’était souvent parce que j’avais bu que je prenais des substances. »il explique. « On peut parler d’un phénomène de décompensation : je n’allais pas bien, je suis arrivé à Paris, j’ai eu des journées où la charge mentale était importante, je terminais à minuit, je prenais des produits pour suivre »continue-t-il.
Concernant les conséquences tangibles de ses addictions aux drogues et à l’alcool, notamment ses absences répétées constatées en commission, elles ne semblent pas avoir indûment alerté son entourage. Seulement alertée de sa surconsommation d’alcool, la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, a informé à plusieurs reprises Andy Kerbrat de « sa disponibilité pour (l’aider) ». Il s’était engagé envers elle à prendre soin de lui. « Tout le monde sait qu’il existe un problème d’addictions très répandu au sein de cette Assemblée qui traverse tous les groupes »observe le député de gauche radicale.
Elu pour la première fois en 2022 dans sa circonscription de Loire-Atlantique, le militant Insoumis de 34 ans a été réélu dès le premier tour lors des élections législatives anticipées de l’été dernier. Il a demandé à être hospitalisé et s’est pour l’instant retiré de ses fonctions parlementaires.