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Le député Hugo Prévost exclu du groupe LFI, accusé de violences sexistes et sexuelles au sein du Syndicat étudiant – Libération

Violences sexuellescas

Les membres du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale ont décidé ce mardi 8 octobre au soir de limoger l’élu isérois, après des accusations portées au sein du syndicat étudiant dont il était le porte-parole jusqu’en avril 2024.

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Des leçons semblent avoir été tirées des cas passés. C’est ce qui inspire la manière dont est traité cette fois-ci le nouveau dossier d’accusations de violences sexistes et sexuelles auquel La France insoumise (LFI) doit faire face. Après une réunion de groupe dans la soirée ce mardi 8 octobre, les membres du groupe LFI à l’Assemblée nationale ont décidé d’exclure Hugo Prevost, député de l’Isère, pour « des actes graves à caractère sexuel pouvant constituer des infractions pénales, antérieurement à son élection », selon un communiqué de presse. Ancien porte-parole du Syndicat étudiant (UE) entre avril 2023 et avril 2024, Hugo Prévost a été élu député en juillet dans la 1ère circonscription de l’Isère face au macroniste sortant, qui n’était autre que l’ancien ministre de la Santé et porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. .

« Un désir de contrôle sexuel et politique des femmes »

Dans son communiqué publié conjointement avec celui de LFI, le Syndicat des étudiants l’accuse de « actes de harcèlement moral et sexuel, pratiques de prédation, actes s’apparentant à des violences sexuelles », sur une période « de 2020 à 2024 », OMS « aurait continué après le départ d’Hugo Prevost de l’équipe nationale de l’UE en mars dernier ». « Hugo P. a occupé des postes au plus haut niveau hiérarchique de l’UE et a notamment été chargé de la formation des responsables syndicaux jusqu’à son départ », soulignent les auteurs, qui jugent que « sa position a facilité le fait qu’il pouvait commettre des violences à travers le contrôle et la dépendance que cela générait » et ça « d’un autre côté, ces violences ont été commises précisément dans le but de maintenir sa position et les pouvoirs qui y sont associés. »

« Les témoignages recueillis soulignent une volonté de contrôle sexuel et politique des femmes », » est ajouté, affirmant alors qu’Hugo Prevost aurait « reproduit cette façon de fonctionner à camarades multiples en théorisant à la fois la gestion sexuelle des femmes au sein et à l’extérieur de l’organisation, et en théorisant le fait de pousser les militantes jusqu’à l’usure comme du carburant à brûler ». Si la nature de « violence » n’est pas précisé, et aucune plainte n’a été déposée à ce jour, le syndicat s’engage à soutenir et accompagner « toutes les victimes qui souhaitent porter plainte ». Le Syndicat étudiant demande également à Hugo Prévost de démissionner de son poste de député « au nom de la nécessaire exemplarité que nous attendons de nos représentants politiques, par respect pour les victimes, et pour éviter que d’autres violences ne soient commises. »

Contacté par Libérer ce mardi soir, Hugo Prévost n’a pas donné suite.

Engagé politiquement depuis le mouvement contre la loi Travail en 2016, le jeune homme a déjà à son actif une petite carrière au lycée puis dans le syndicalisme étudiant, et a même cofondé le Syndicat des étudiants, issu des scissions successives de l’Unef depuis 2017. de proches de La France insoumise. « De loin, cela ressemblait davantage à un ouvrier »murmure-t-on dans l’entourage du maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, qui l’a aidé lors des dernières élections législatives, « et j’ai entendu dire qu’il avait fait une bonne campagne contre Olivier Véran ».

Juste après l’élection présidentielle de 2022, plusieurs affaires visant des proches de Jean-Luc Mélenchon avaient déjà ébranlé La France insoumise, et fracturé ce parti où la discipline collective est reine. D’abord, des accusations de violences sexuelles visant le militant Taha Bouhafs, alors candidat aux élections législatives, et contraint de retirer sa candidature. Puis une plainte accusant le député LFI Eric Coquerel, réélu à la tête de la commission des finances, de coups et blessures et de harcèlement sexuel.

Et enfin la condamnation pour violences conjugales d’un autre député insoumis, Adrien Quatennens, également coordinateur du mouvement, qui n’a pas pu se représenter en 2024 après la dissolution, sous la pression des féministes. Accusé d’opacité et de dysfonctionnement, le comité de surveillance de LFI contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) s’est retrouvé sous le feu des critiques. Depuis, une réforme de cet organisme aurait été engagée.

« Il pourrait faire du mal à d’autres personnes »

L’affaire Prévost semble démontrer que le soutien est désormais plus efficace. Fin août, une responsable du syndicat étudiant a contacté par mail le CVSS de La France insoumise, à la fois en son nom, mais également au nom d’autres victimes. Celui qu’elle accuse a quitté le syndicat en mars, avant d’être élu député en juillet. « C’est avec son départ que la parole a pu commencer à se libérer, avant qu’il n’y ait une sorte de chape de plomb, un climat de peur permanente », elle explique à Libérer. « C’est ce qui m’a poussé à le dénoncer, aussi parce qu’en accédant au statut d’élu, il pouvait nuire à d’autres personnes, alors qu’il allait avoir son propre cabinet, quand on sait comment traitent parfois les collaborateurs parlementaires »poursuit le lanceur d’alerte, qui souhaite dans un premier temps rester anonyme. Elle affirme avoir reçu une réponse du comité de suivi à ce sujet. « fichier global » contre Prévost « dans une semaine »un délai d’exécution rapide par rapport aux cas précédents.

L’unité a ensuite procédé à des auditions avec « une dizaine de personnes » au cours du mois de septembre, avant de saisir le bureau du groupe LFI à l’Assemblée, chargé de mener un débat contradictoire avec le député accusé, mais aussi de décider de la sanction politique que prendront à son encontre les parlementaires de son camp. Jusqu’à la réunion du groupe ce mardi soir, tous les députés insoumis n’avaient pas été informés, ce qui a été constaté Libé en essayant de les contacter dans la journée précédant leur débat. Les choses ont été principalement prises en charge par la présidente du groupe Mathilde Panot, et le reste du bureau. « Dans cette affaire, la gestion de LFI a été plutôt bonne, en tant que victimes et témoins nous nous sommes sentis bien accueillis et soutenus par le CVSS et le bureau du groupe », estime notre source.

Cammile Bussière

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