Le député LFI Carlos Martens Bilongo a porté plainte le 11 octobre à Paris pour diffamation et insultes racistes le visant en ligne depuis sa réélection dans le Val d’Oise, a appris samedi l’AFP auprès de ses avocats.
« La haine raciste n’a sa place nulle part dans la République et le cyberespace ne peut faire exception »ont fustigé Mes Chirinne Ardakani et Frédéric Nasrinfar.
« Ces attaques à caractère raciste visent délibérément à détruire la personne et à l’affaiblir dans sa lutte politique »a ajouté Me Ardakani.
En déposant plainte, le député « Je ne veux pas être intimidé ».
Sa plainte contre X, dont l’AFP a eu connaissance, cite une vingtaine de comptes d’internautes. « majoritairement d’extrême droite »dont Grégoire Houdan, collaborateur du Rassemblement national, et Damien Rieu, militant identitaire.
Les faits remontent à cet été, après les élections législatives anticipées.
Le 19 juillet, le député insoumis Raphaël Arnault, nouvellement élu sous la bannière du Nouveau Front populaire, publie sur X une photographie de lui et de trois autres députés, dont Carlos Martens Bilongo, dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Il a légendé : « RN pas contente ».
L’avocat parisien Thibault de Montbrial a répondu en commentant : « On dirait une photo prise sur le quai correctionnel de l’ancien palais de justice de Paris ». Grégoire Houdan a surenchéri, sous-titré : « Les couloirs de la cour d’assises de Bobigny ». Damien Rieu a fait de même en commentant : «On dirait le premier rang d’une cour d’assises». D’autres récits republiés, mentionnant notamment un « une belle bande de racailles ». Carlos Martens Bilongo est comme ça « par rapport à un délinquant »dénonce la plainte.
Cet été, Thibault de Montbrial a livré « quelques explications » sur X, rejetant toute accusation de racisme. Il a d’abord expliqué qu’il voyait une similitude entre l’Assemblée nationale et l’ancien palais de justice, tant dans le décor que dans « l’attitude des protagonistes »affichant un « mélange d’attente et de regards durs ».
Puis il a mentionné le « procédure judiciaire » visée « trois des quatre députés »renforcer selon lui « le lien avec l’impression visuelle de la photo ».
Par ailleurs, un article paru en juillet sur le site de Jean-Marc Morandini a suscité une série de réactions à l’encontre de Carlos Martens Bilongo : « Une petite banane monsieur bilongo avec ça ? » ou même « Mettez cet animal dans l’avion ».
Termes « éminemment raciste »accusé la plainte, précisant que « chacune des publications (…) a reçu plusieurs centaines voire milliers de vues ». Cette plainte a été déposée avec constitution de partie civile, ce qui déclenche quasi automatiquement la nomination d’un juge d’instruction.