Constatant que seulement une quinzaine de députés étaient venus assister à la projection de son film, l’élu LFI a fustigé « l’une des Assemblées les plus honteuses d’Europe ».
Une succession d’images horribles défile sur grand écran. Des enfants mutilés, des cadavres couverts de poussière, des ruines à perte de vue. Régulièrement, les discours guerriers des ministres israéliens intercalent les scènes de massacre. Le député LFI apparenté Aymeric Caron a proposé ce qu’il présente comme un « documentaire » sur la vie quotidienne des habitants de la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Un projet qu’il prépare depuis plusieurs semaines par ses propres moyens, c’est-à-dire avec le soutien de ses collaborateurs parlementaires, un éditeur et une bibliothécaire.
Se présentant comme un ancien journaliste, Aymeric Caron a déclaré avoir pris soin de vérifier l’origine de chacune des images compilées dans le film. Pour s’assurer, par exemple, que leurs auteurs n’avaient aucun lien avec le Hamas. « Ce n’est pas un film de propagande »a insisté le député de gauche radicale, impliqué depuis longtemps sur la question palestinienne, tout en reconnaissant un inévitable « une partie de la subjectivité ». Peu avant la diffusion, Aymeric Caron a indiqué que les 55 sources de ce montage sommaire sont principalement des journalistes locaux, des photographes, des réalisateurs, et, plus marginalement, des soignants ou des habitants de la bande de Gaza.
« Discours négationniste »
Seule une quinzaine des 576 députés invités ont fait le déplacement. La centaine de fauteuils en velours rouge de la salle de projection de l’Assemblée nationale étaient quasiment vides. « Cette Assemblée est l’une des plus honteuses d’Europe »a réagi le député LFI concerné, « c’est une assemblée pro-israélienne au sens pro-Netanyahu ». Aymeric Caron accuse les groupes parlementaires de « boycotter ». Les équipes d’Aymeric Caron comptaient huit députés LFI, trois députés Modem, deux députés RN, un député apparenté à la Renaissance, un autre écologiste et un député socialiste. Et, pour répondre à ceux qui se demandaient si des cadres de La France Insoumise comme Jean-Luc Mélenchon, Rima Hassan ou Manon Aubry avaient déjà vu le « documentaire » ou avait demandé à le voir, Aymeric Caron a précisé : « Personne ne m’a rien demandé. Vous pouvez tirer les conclusions que vous voulez.
L’événement de mercredi soir, auquel ont participé une dizaine de journalistes, avait pour objectif de « pour compenser le manque d’images diffusées par les grands médias depuis sept mois », a expliqué Aymeric Caron. L’ancien journaliste accusé « médias grand public et chaînes d’information » de « minimiser l’atrocité des crimes commis »même « pour cacher la réalité de la souffrance des Palestiniens »à cause d’un « réticences délibérément choisies ».
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Cette initiative fait écho à une autre projection, le 14 novembre dernier, dans la même salle, montrant des images des attentats terroristes commis par le Hamas en Israël le 7 octobre. Aymeric Caron, qui assistait à cette première projection, a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une « répondre »Dans la mesure où « personne n’a nié l’horreur des massacres du 7 octobre »alors que selon lui il existe « un discours négationniste sur ce que souffrent les enfants de Gaza et leurs parents ». Le député ne compte pas s’arrêter là. Il réfléchit aux moyens de diffuser son film hors des murs de l’Assemblée nationale.