« Si les faits sont avérés, j’engagerai une action en justice », a déclaré vendredi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Elle réagissait à l’enquête de Mediapart révélant que le député LFI Andy Kerbrat aurait puisé dans ses honoraires de mandat anticipé (AFM), de l’argent public donc, pour acheter de la drogue.
Selon une enquête publiée vendredi par Mediapart, le député de Loire-Atlantique, 34 ans, a utilisé son compte AFM, alimenté d’environ 4.700 euros chaque mois par l’Assemblée nationale, pour financer sa consommation de drogue.
Des difficultés financières liées à son addiction
L’élu a été interpellé le 17 octobre par la police dans le métro parisien alors qu’il achetait du 3-MMC, une drogue de synthèse en plein essor en France. Il a alors annoncé entamer un « protocole de soins » et vouloir « lutter » contre son addiction afin de pouvoir reprendre son activité parlementaire.
Selon Mediapart, le député, actuellement visé par une procédure judiciaire, connaît d’importantes difficultés financières en raison de son addiction. Dans ce contexte, il « a utilisé son AFM pour transférer de l’argent directement sur son compte personnel », précise le journal.
Andy Kerbrat dit avoir remboursé cet argent
Andy Kerbrat a admis devant les médias d’investigation qu’il avait « n’importe quoi » avec ses honoraires de mandat, reconnaissant avoir puisé dans cette enveloppe d’argent public pour son style de vie personnel. Mais il indique avoir ensuite « remboursé ces dépenses interdites », selon Mediapart. L’usage de l’AFM par les députés, a rappelé Yaël Braun-Pivet dans un communiqué, est « strictement encadré » et « doit être soumis à la justification de toute dépense engagée ».
« Chaque année, un tiers des députés sont tirés au sort pour être contrôlés », a-t-elle également précisé. La situation d’Andy Kerbrat n’a pas été examinée en 2023 ni en 2024, mais il était « prévu qu’elle soit examinée dans les prochains jours dans le cadre des contrôles de fin de mandat, qui sont en cours », a-t-elle ajouté. « La justice sera saisie en cas de détournement d’argent public, notamment pour financer des dépenses illicites », a conclu le président de l’Assemblée. Yaël Braun-Pivet a saisi le cas du député LFI Andy Kerbrat auprès du déontologue de l’institution afin qu’il « procède immédiatement à un contrôle de ses dépenses ».