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le déploiement de l’orientation soins sera effectif d’ici l’été

Comment prendre en charge les patients qui n’ont pas ou plus de médecin traitant ? Face au recours croissant de la population aux urgences pour les petites consultations, le ministère de la Santé a déployé depuis 2021 des « services d’accès aux soins » (SAS). Tous les départements devraient en être équipés d’ici cet été, après la publication de l’arrêté du ministre Frédéric Valletoux, vendredi 14 juin. Ce dispositif, opérationnel actuellement dans 74 départements, est accessible via un appel au 15 et vise à orienter les patients vers un service d’aide médicale d’urgence ou vers la médecine ambulatoire.

En cas de demande non urgente, le patient peut s’entretenir avec des professionnels de santé, voire planifier une consultation dans un centre dédié aux soins non programmés. Selon le décret, qui précise les contours du fonctionnement du SAS, médecins, infirmiers, pharmaciens ou établissements de santé peuvent être mobilisés. Ce dispositif, accessible gratuitement, sera à terme accompagné d’une plateforme numérique nationale mise en place, « à la fois pour la réglementation et pour des soins efficaces aux patients »précise le décret.

 » Prendre du temps « 

« L’objectif du SAS est de protéger les urgences et l’hôpital en faisant appel à la médecine de ville » résume le professeur Vincent Bounes, médecin urgentiste au CHU de Toulouse. Dans son service, les urgences enregistrent une hausse des appels de 5 à 9 % chaque année. SAS 31, lancé en 2021, peut désormais prendre en charge quelque 700 000 appels annuels, pour près de 350 000 dossiers. Quoi  » contenir «  La hausse des revendications mais pas la pallier, estime le professionnel de santé, malgré les 200 régulateurs mobilisés, dont de nombreux médecins retraités.

« La majorité des dossiers concernent un avis médical ou une téléconsultation », explique-t-il, se félicitant néanmoins d’un dispositif permettant « prendre le temps de donner des conseils aux patients qui n’ont pas ou plus accès à leur médecin généraliste ». Par exemple, les répondants peuvent télécopier ou envoyer une ordonnance à une pharmacie, ou encore répondre à des appels concernant des questions psychiatriques. Ce volet a également permis de réduire de 70% le taux de recours aux urgences pour ce motif, selon Vincent Bounes.

Trouver suffisamment de personnel

Ce dernier pointe cependant la difficulté du SAS à prendre en charge les patients qui ne peuvent plus voyager, notamment ceux qui résident en Ehpad. « Plusieurs dizaines de fois par jour, nous utilisons des ambulances pour transporter des patients qui ne relèvent pas d’un secteur d’urgence, car nous ne trouvons pas de médecins capables d’aller à leur chevet », note-t-il.

Le système connaît également de grandes disparités régionales. Dans les Hauts-de-Seine, Sébastien Beaune, chef des urgences de l’hôpital Ambroise-Paré, n’observe pas de réduction du nombre de passages depuis le lancement du SAS 92. « Pour que l’expérience fonctionne, il faut trouver suffisamment de médecins pour répondre à la demande de soins généraux ou spécialisés », il regrette, même s’il se dit prêt à « donnez une chance à l’appareil », qui devrait prendre de l’ampleur avec le décret d’application. Il invite également les patients à prendre l’habitude d’appeler le 15 avant de voyager.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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