Le dépistage bat son plein cet été face à la hausse du nombre de cas
« On pensait que l’épidémie allait diminuer avec les fêtes mais, en fait, le nombre de demandes est resté au même niveau qu’en juin », avec « un taux de positivité de 25% », à peu près le même que celui observé lors des pics de Covid, précise-t-il.
Le dernier pic en 2017
Or, « les gens sont moins enclins à se faire tester que pour le Covid », pour lequel il existe des autotests et des dépistages en pharmacie. Pour la coqueluche, « le patient doit aller voir le médecin qui lui délivre une ordonnance, donc moins de gens se font tester ». Conséquence : « Ils ne savent pas qu’ils sont infectés et propagent la maladie ».
Bordetella pertussis est la bactérie responsable de la coqueluche, une maladie respiratoire contagieuse mais rarement grave, dite « maladie communautaire », qui récidive par cycles de trois à cinq ans. En France, les deux derniers pics épidémiques ont été observés en 2013 et 2017.
D’autres pays européens comme l’Espagne, le Danemark et la République tchèque partagent cette nouvelle résurgence de la coqueluche. Les personnes les plus à risque sont les tout-petits, trop jeunes pour être vaccinés (moins de 2 mois) contre cette infection et les plus touchés par les formes graves, les hospitalisations et les décès. Une vingtaine de décès d’enfants ont été recensés depuis le début de l’année, indiquait fin juillet l’agence de santé publique.
Résultats rapides
Face à une épidémie difficile à prévoir, les laboratoires de ville ont dû s’adapter pour traiter un grand nombre de patients. « Ce n’est pas une pathologie que l’on recherche en routine. On a tendance à l’oublier », se souvient Soufien Belmiloudi, biologiste médical au laboratoire Inovie Biofutur, se disant surpris par le pic de demandes et le nombre de cas positifs.
De quelques cas par jour au début du printemps, le laboratoire est resté « sur un plateau depuis début juin, avec 800 à 1.000 demandes par semaine et un taux de positivité moyen de 21% », selon lui. Aussi, pour « gagner du temps », ce laboratoire a « réutilisé des machines qui avaient servi pendant le Covid » et s’est doté de nouvelles techniques automatisées pour gérer les volumes. Résultat, il est passé « d’un délai de réponse d’une dizaine de jours à moins de 24 heures » en l’espace de trois jours.
« L’importance d’un diagnostic rapide est de pouvoir identifier les patients atteints de coqueluche et les traiter, ce qui réduit les symptômes mais aussi la contagiosité et la transmission de la maladie », insiste le Dr Tessier d’Inovie Labosud.
Tests PCR
« Maintenant que nous disposons de tests PCR qui permettent de détecter les acides nucléiques des bactéries directement dans l’échantillon », le même principe que celui utilisé pour le Covid, le résultat est « une affaire de quelques heures », confirme la directrice médicale des laboratoires Cerballiance, Stéphanie Haim-Boukobza. Elle note également que « l’activité reste très élevée » sur la coqueluche, avec « des taux de positivité de 20% » en juillet.
Les tests permettant de diagnostiquer la coqueluche sont intégrés à des panels qui dépistent plusieurs infections respiratoires à la fois, à savoir la grippe, le Covid, le virus respiratoire syncytial (VRS), principale cause de bronchiolite.
« Le Covid a permis à beaucoup plus de laboratoires de s’équiper de plateformes sophistiquées, avec des débits plus élevés », explique Françoise Gay-Andrieu, directrice médicale de Roche Diagnostics France, qui fournit des tests de diagnostic.