La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a annoncé, vendredi 15 novembre, avoir saisi le cas du député LFI Andy Kerbrat devant le déontologue de l’institution, dont Médiapart écrit qu’il a utilisé son avance sur frais de mandat pour acheter de la drogue, ce que le député nie.
« Être député, c’est avoir un devoir d’exemple. Les faits relatés par Médiapart concernant le député Andy Kerbrat sont extrêmement graves”a commenté Yaël Braun-Pivet sur le réseau social « J’ai contacté le déontologue afin qu’il procède immédiatement à un contrôle de ses dépenses. Si les faits sont prouvés, j’engagerai une action en justice”continua-t-elle.
Selon une enquête publiée vendredi par MédiapartLe député de Loire-Atlantique, âgé de 34 ans, a utilisé son compte d’avance de mandat, complété d’environ 4 700 euros chaque mois par l’Assemblée nationale, pour financer sa consommation de drogue.
L’élu a été interpellé le 17 octobre par la police dans le métro parisien alors qu’il achetait du 3-MMC, une drogue de synthèse en plein essor en France. Il a alors annoncé qu’il commençait une « protocole de soins » et je veux « se battre » contre son addiction afin de pouvoir reprendre son activité parlementaire.
Andy Kerbrat dit avoir « remboursé ces dépenses interdites »
Selon Médiapartle député, actuellement poursuivi en justice, connaît d’importantes difficultés financières en raison de son addiction. Dans ce contexte, il « a utilisé son avance sur frais de mandat pour transférer de l’argent directement sur son compte personnel »affirme Médiapart.
Andy Kerbrat a admis devant les médias d’investigation qu’il « faire n’importe quoi » avec ses honoraires de mandat, reconnaissant avoir puisé dans cette enveloppe d’argent public pour son train de vie personnel. Mais il garantit que les retraits d’espèces identifiés par Médiapart n’ont pas été utilisés directement « pour acheter de la drogue ». Il dit aussi qu’il « remboursé ces dépenses interdites ».
L’utilisation de l’avance de frais de mandat par les députés est « strictement surveillé » Et « doit être justifié pour toute dépense engagée », a rappelé le président de l’Assemblée nationale. « Chaque année, un tiers des députés sont tirés au sort pour être contrôlés »a-t-elle également précisé.
La situation d’Andy Kerbrat n’a été réexaminée ni en 2023 ni en 2024, mais il a été « cela devrait être fait dans les prochains jours dans le cadre des contrôles de fin de mandat, qui sont en cours »a-t-elle ajouté. « La justice sera saisie en cas de détournement d’argent public, notamment pour financer des dépenses illicites »a conclu le Président de l’Assemblée.