Le défilé Victoria’s Secret fait du neuf avec beaucoup de vieux pour son grand retour
MODE – Une retraite de (très) courte durée. Ce mardi 15 octobre, la marque de lingerie la plus célèbre et tout aussi controversée au monde, Victoria’s Secret, a fait son grand retour sur les podiums lors d’un défilé extraordinaire à New York, le premier depuis plus de cinq ans et les tentatives de restructuration de l’entreprise. depuis les scandales.
Le show de 45 minutes revient, ici, à la recette qui l’a longtemps rendu célèbre, à savoir des performances live d’artistes de renom, comme l’icône américaine Cher ou des pop stars du moment, comme Lisa de Blackpink et la chanteuse Tyla.
Côté mannequins, Gigi et Bella Hadid étaient au rendez-vous. Alessandra Ambrosio, Irina Shayk, Adriana Lima, Candice Swanepoel, Liu Wen et Taylor Hill aussi. Comme eux, la plupart des « Anges » les plus connus de Victoria’s Secret (nom donné aux égéries de la marque) ont foulé les marches du podium ce mardi, comme on le voit dans la vidéo ci-dessus.
Pas de nouvelles recrues ? Oui. Kate Moss, sa fille et Carla Bruni. Mais aussi, les top modèles dits « grandes tailles » (comprenez, ici, au-dessus de la taille 44) Ashley Graham et Paloma Elsesser. Tout comme le mannequin trans Alex Consani, déjà vu dans le film La tournée 23un documentaire sur les coulisses de l’émission préenregistrée que le label a donnée l’année dernière sur Prime Video.
Scandales chez Victoria’s Secret
Même si de nombreux experts s’inquiètent du retour de l’extrême maigreur sur les podiums de la Fashion Week (d’après cet article de Tuteur), l’arrivée de ces quelques noms ne fera certainement pas taire les critiques à l’encontre de la marque, accusée depuis toujours de véhiculer des standards de beauté irréalistes.
Fondée en 1977, la marque, dont le nom fait référence au fantasme masculin des dames de l’époque victorienne qui débauchaient dans les boudoirs, a vu son image ternie au fil des années, malgré une envie » faire évoluer (son) message, en fonction du cours du temps », comme l’a déclaré Stuart B. Burgdoerfer, ancien PDG par intérim de Victoria’s Secret, en 2019.
Son message faisait alors suite à une vague de scandales subis par Victoria’s Secret depuis 2018, à commencer par celui visant l’ancien président de la marque Les Wexner, accusé d’être le premier client de Jeffrey Epstein, un homme d’affaires coupable de trafic de mineurs.
En cause également, l’entretien dans Vogue de l’ancien chef du marketing Edward Razek, la même année. Interrogé sur l’absence de mannequins trans lors des défilés de la marque, il a répondu que leur présence n’était pas à l’ordre du jour. Pour quoi ? » Parce que le défilé est un fantasme », il a soutenu.
Victoria’s Secret fait peau neuve
Alors qu’une pétition signée par une centaine de mannequins en 2019 demandait au PDG de l’époque, John Mehas, de les protéger contre la culture misogyne et abusive qui sévit au sein de la marque, le New York Times a publié une enquête édifiante en 2020, mettant en lumière une dizaine de cas de harcèlement sexuel en entreprise. Comme la fois où on a demandé à la star des podiums Bella Hadid, alors qu’elle était en plein essayage : « oublier » sa culotte.
Depuis, la marque a disparu des radars médiatiques, sans pour autant cesser d’exister physiquement dans le monde. Chaque grande capitale possède toujours son magasin, même si les ventes ne semblent pas bonnes. En 2021, Victoria’s Secret a par exemple annoncé qu’elle vendrait 250 magasins en Amérique du Nord.
La même année, la griffe tente de tourner la page en troquant ses controversés « Angels » contre un panel de stars inattendues dans une campagne « inclusive », parmi lesquelles la star du football américain Megan Rapinoe, l’actrice Priyanka Chopra ou encore la mannequin trisomique Sofia Jirau. Féminisme-washing ou vraies motivations ? La page semble avoir été rapidement tournée.
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