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« Le déficit de la France est inquiétant car il est instrumentalisé pour justifier des politiques publiques de coupes budgétaires »

jeIl a suffi que l’Insee annonce une aggravation du déficit public en 2023 pour déclencher un vif débat. On pourrait l’écarter : quelques dixièmes de point de PIB supplémentaires n’affaiblissent guère la position de la France, à l’heure où les déficits diminuent aussi au Royaume-Uni et plus encore aux Etats-Unis (6,3% en 2023).

L’argument d’une dette publique insoutenable pour les générations futures n’est plus convaincant que si l’on pense que l’ensemble du monde avancé serait menacé. La dette publique française par jeune de moins de 15 ans est ainsi courante au sein du G7 : environ 260 000 euros, contre, après conversion, l’équivalent de 130 000 au Canada, 220 000 en Allemagne, 270 000 au Royaume-Uni. , 380 000 en Italie, près de 450 000 aux Etats-Unis et… 600 000 au Japon.

Toutefois, le déficit de la France est préoccupant. Inquiétant, car il sert à justifier des politiques publiques de coupes dans les budgets de la fonction publique et de la transition, et bientôt dans les prestations sociales. Inquiétant, car les dirigeants de deux grandes institutions indépendantes du politique – Banque de France et Cour des comptes – ont eu des réactions que l’on pourrait facilement qualifier d’idéologiques : il faut faire attention « enfin, sérieusement quelques dépenses » pour le premier, et « une préférence collective pour les dépenses » pour la seconde.

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Pourtant, les questions sur les recettes sont légitimes. Le déficit courant vient de leur relative détérioration. Elles sont estimées par l’Insee à 51,9 % du PIB en 2023, contre 54,2 % en 2017. Le Premier ministre parle de taxer les loyers, mais cette baisse n’est-elle pas justement l’indicateur des loyers ainsi générés ? ? D’abord par le la recherche de rente (« rent-seeking »), la capacité d’influencer la décision publique dans son propre intérêt : comment comprendre en effet que l’impôt sur les sociétés a été réduit, les impôts sur la production réduits, sans remettre en cause une multiplicité de dépenses publiques (impôt sur la recherche crédit, subventions) et des portes ouvertes à l’optimisation fiscale, justement au nom du poids trop élevé de ces impôts ?

Un système socio-fiscal de plus en plus enchevêtré

Ensuite, via les rentes de marché, tant sur les consommateurs que sur les travailleurs : la hausse des marges des entreprises s’ajoute à l’érosion des recettes publiques, le capital étant désormais bien moins taxé que le travail.

Il serait également utile de répondre à la perplexité des citoyens concernant les dépenses : comment une augmentation des dépenses peut-elle se traduire par un affaiblissement des services publics ? Les péripéties d’un système socio-fiscal de plus en plus enchevêtré offrent néanmoins des pistes.

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Cammile Bussière

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