Le déficit commercial français continue de se réduire, pour atteindre 6 milliards d'euros
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Le déficit commercial français continue de se réduire, pour atteindre 6 milliards d’euros

Le déficit commercial français continue de se réduire, pour atteindre 6 milliards d’euros

Mieux pour le déficit commercial français. Il a baissé pour le cinquième mois consécutif en février, pour s’établir à 6 milliards d’euros sur les seuls échanges de marchandises, ont indiqué mardi les douanes.

 » Grâce à (ces) cinq mois d’améliorations successives « , l’indicateur trouve  » un niveau qu’il n’avait pas connu depuis deux ans », expliquent-ils dans leur communiqué.

En baisse de 200 millions d’euros sur un mois, le déficit s’est réduit, grâce à une hausse de 100 millions d’euros des exportations (qui ont atteint au total 50,3 milliards d’euros en février) et une baisse de 100 millions d’importations (56,3 milliards). Cumulé sur douze mois, le déficit commercial est donc également réduit. Il atteint ainsi 90,9 milliards d’euros entre mars 2023 et février 2024.

Tant mieux pour la France puisqu’elle a échappé de peu au seuil des 100 milliards en 2023, avec un déficit de 99,6 milliards d’euros. Le deuxième plus gros déficit commercial de l’histoire de France derrière celui de 2022 qui avait atteint 164 milliards d’euros. Elle a néanmoins été sauvée par la baisse des prix de l’énergie importée.

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Excédent des biens de consommation

Une tendance qui se poursuit puisque la facture énergétique de la France a diminué de 100 millions en février sur un mois. Malgré tout, la balance commerciale des biens énergétiques reste largement déficitaire à 4 milliards d’euros. Dans le détail, le déficit commercial des échanges de biens intermédiaires a également diminué de 100 millions d’euros en février, pour s’établir à 1,3 milliard d’euros. Le solde des biens d’équipement s’est pour sa part détérioré de 100 millions d’euros, à 3,1 milliards d’euros.

Enfin, l’excédent enregistré par la France sur les biens de consommation s’est maintenu à 700 millions d’euros. Ce dernier reste ainsi » à son plus haut niveau depuis les années 2000 « . En matière d’échanges de services, l’excédent de la France a augmenté de 900 millions d’euros sur un mois en février pour atteindre 4 milliards d’euros, selon les données publiées ce mardi par la Banque de France. Les services de voyages ont largement contribué à ce mouvement, avec leur excédent. en hausse de 400 millions d’euros.

Selon la Banque de France, le solde du compte courant (indicateur qui inclut les échanges de biens et services et les revenus) a atteint 900 millions d’euros en février, après un déficit de 500 millions d’euros en janvier.

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Vers un déficit important en 2024 ?

Pas de quoi crier victoire trop vite cependant. Après un dérapage en 2022 et 2023, le déficit commercial » restera probablement également important en 2024 », concédait début février Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, un organisme qui accompagne les entreprises françaises dans leurs projets à l’international. Dans son projet de loi de finances pour 2024, le gouvernement anticipait un déficit commercial de 95 milliards d’euros cette année, contre 105 milliards d’euros pour 2023.

 » Les renversements des balances commerciales nécessitent d’énormes investissements dans les capacités de production nationales et une projection internationale plus massive. », a-t-il poursuivi, mettant en avant les initiatives françaises en matière de réindustrialisation et d’incitations à l’implantation à l’étranger de la part du gouvernement, qui pourraient porter leurs fruits d’ici dix ans, selon lui.

Politique industrielle européenne

Au-delà de la France, la compétitivité se joue aussi à l’échelle européenne. Bruno le Maire a rencontré lundi ses homologues allemand et italien pour tenter de se mettre d’accord sur une politique industrielle européenne, notamment pour résister à la concurrence croissante de la Chine et des Etats-Unis.

 » Le déficit commercial Chine-Europe a triplé en 20 ans, passant de 100 milliards d’euros à 300 milliards d’euros », a lancé Bruno Le Maire.

Ce dernier souhaite réserver les marchés publics aux produits » fabriqué en Europe » ou du moins avoir un contenu européen dans les appels d’offres. Il a également proposé d’imposer des normes de qualité ou environnementales plus strictes aux produits faisant l’objet de marchés publics. Mais l’Allemagne semble plus réticente à de telles mesures, en raison des risques de représailles sur ses produits.

 » L’Europe doit comprendre que dans certains domaines économiques, comme les panneaux photovoltaïques, les véhicules électriques et les batteries, elle est devenue une économie de rattrapage. », argumente Bruno Le Maire. Pour lui, dans un monde où « La Chine et les États-Unis ne nous feront aucun cadeau « , « il n’y a pas une seconde à perdre pour développer nos atouts économiques », dans la transition climatique et l’intelligence artificielle notamment.

(Avec l’AFP)

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