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Le débat entre Tim Walz et JD Vance n’a rien à voir avec celui entre Trump et Harris

ANGELA WEISS / AFP Le républicain JD Vance (à gauche) et le démocrate Tim Walz (à droite) le 1er octobre 2024 lors du débat des candidats à l’élection présidentielle américaine.

ANGELA WEISS / AFP

Le républicain JD Vance (à gauche) et le démocrate Tim Walz (à droite) le 1er octobre 2024 lors du débat des candidats à l’élection présidentielle américaine.

ÉTATS-UNIS – Pas de cris, pas d’insultes, juste de la politique. Le débat entre le démocrate Tim Walz et le républicain JD Vance, colistiers respectifs de Kamala Harris et Donald Trump, contrastait avec l’ambiance extrêmement tendue qui avait dominé lors de l’affrontement entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, trois semaines plus tôt.

Ce mardi 1er octobre, les deux hommes du Midwest se sont retrouvés pour la première fois, sur le plateau de la chaîne CBS, pour défendre leur candidature à un mois du scrutin. Et comme les débats entre colistiers n’ont pas souvent d’impact significatif sur les sondages, il s’agissait surtout pour le gouverneur du Minnesota et le sénateur de l’Ohio de ne pas torpiller la candidature de leur champion. Pari gagné.

Le début du débat était largement favorable au républicain JD Vance. Diplômé de la prestigieuse Yale Law School et habitué de la télévision, le sénateur conservateur est apparu à l’aise devant la caméra, profitant de la première question des journalistes pour se présenter aux téléspectateurs… et éviter de répondre à la question du soutien pour « grèves préventives » d’Israël contre l’Iran.

Tim Walz pas très à l’aise devant les caméras

A l’inverse, le stress de Tim Walz était évident dès les premières minutes. De la  » euh » et des blancs récurrents ponctuaient ses premières réponses, malgré une préparation intensive avec le populaire secrétaire d’État aux Transports Pete Buttigieg. Mais si le gouverneur n’est pas vraiment fan de l’exercice télévisuel, il s’est rapidement remis en selle pour attaquer efficacement Donald Trump : « Un homme de presque 80 ans qui s’inquiète de la taille du public lors de ses réunions n’est pas celui dont nous avons besoin. »

Son adversaire n’a pas non plus été tendre avec Kamala Harris. Il a dénigré son bilan de vice-présidente en le comparant à celui de Joe Biden, ce que Donald Trump, essentiellement sur la défensive début septembre, avait presque oublié de faire. Immigration, environnement, économie… Tout y est. Et pourtant, ce débat était le plus audible des trois organisés avant l’élection présidentielle. Avec une raison à cela : l’absence de Trump.

Ce n’était pourtant pas gagné. De nombreux analystes politiques pensaient que JD Vance lancerait des attaques personnelles comme son mentor le fait à longueur de journée. Non. Le sénateur a joué la nuance, parfois même la sympathie. Lorsque son rival démocrate a révélé que son fils avait été témoin d’une scène de meurtre, JD Vance a montré sa compassion : « Je ne savais pas que votre fils de 17 ans avait été témoin d’un meurtre. Je suis désolé. Seigneur, aie pitié. »

 » D’accord pour ne pas être d’accord »

Plus tard, Tim Walz a déclaré qu’il avait passé un bon moment sur le plateau. JD Vance rit et rend la pareille. Une scène inimaginable entre Donald Trump et Joe Biden ou Kamala Harris, qui a pris la relève fin juillet dernier côté démocrate.

D’autant que sur le fond, les deux hommes ont eu la surprise de se retrouver pratiquement d’accord sur certains points, notamment le congé maternité. Tim Walz s’est dit favorable à une politique au niveau fédéral, tandis que JD Vance, qui a pris l’exemple de son épouse, a assuré qu’il était favorable à un modèle permettant aux femmes de « faire leur propre choix » entre un congé long ou court.

Et même si Tim Walz et JD Vance sont manifestement en désaccord sur de nombreux autres sujets, ils ont débattu sans violence. Par exemple sur les armes à feu. Le démocrate a déclaré vouloir trouver des solutions contre la violence sans confisquer les armes, sans oublier de préciser qu’il en possède une et qu’il est chasseur. Le Républicain, de son côté, a estimé qu’il fallait surtout renforcer la sécurité dans les écoles. Aucun des deux n’a donné de plan concret pour éviter les fusillades qui ravagent régulièrement le pays, mais tous deux ont, comme disent les Américains, « d’accord pas d’accord  » (soit  » d’accord pour ne pas être d’accord « ).

La démocratie sauve Walz

Quant à l’immigration, sujet clé et sensible de cette campagne, elle n’a pas non plus fait l’objet d’un débat trop houleux. Au contraire, Tim Walz a exprimé une forme de sympathie envers JD Vance, allant même jusqu’à reconnaître chez lui une volonté de  » résoudre  » le problème, contrairement à Donald Trump. Ce à quoi le sénateur a répondu, dans un parallèle frappant : «Je pense que vous voulez résoudre ce problème, mais je ne pense pas que Kamala Harris le veuille. »

Cette stratégie d’apaisement a longtemps été à l’avantage de JD Vance, qui s’est ainsi débarrassé de son image de colistier radical (du moins dans la forme) pendant l’heure et demie du débat.

Tim Walz a dû attendre la toute fin du show pour enfin prendre le dessus sur son adversaire. Mais avant cela, il a encore vécu un moment douloureux marqué par une explication alambiquée concernant sa présence contestée en Chine lors des manifestations de Tian’anmen : après avoir affirmé avoir été présent en 1989 à Hong Kong, il a reconnu être « trompé ».

JD Vance le gagnant de la soirée

C’est finalement sur l’assaut du Capitole par les partisans de Donald Trump et sur la démocratie que le démocrate a réussi à s’imposer. Il a rappelé qu’il y avait eu des victimes ce jour-là et que les présidents ont une responsabilité car leurs « les mots comptent », une référence au violent appel à manifester lancé par Donald Trump en 2021. « Quand (cette élection) sera terminée, nous devrons nous serrer la main et le vainqueur sera le vainqueur. Tout cela doit cesser. »a-t-il insisté, se faisant passer pour un artisan de la paix.

De son côté, JD Vance a refusé de dire si Joe Biden avait remporté l’élection en 2020, mais a affirmé qu’il offrirait quand même son aide en cas de victoire de Kamala Harris. Ceci après avoir pourtant réussi une étonnante pirouette, affirmant que la transition s’était faite démocratiquement entre Joe Biden et Donald Trump puisque ce dernier avait bel et bien quitté la Maison Blanche comme prévu le 20 janvier 2021.

Difficile, voire impossible, de dire si ces échanges auront un impact sur l’élection du 5 novembre, mais force est de constater que JD Vance repart avec un léger avantage compte tenu de sa performance. Et c’était là l’enjeu essentiel de ce débat : laisser une dernière impression durable. Car ce choc des colistiers pourrait très certainement être le dernier grand rendez-vous avant l’élection, Donald Trump refusant de débattre à nouveau avec Kamala Harris. Le reste sera entre les mains des électeurs.

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Eleon Lass

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