Le CSP Limoges rétrogradé au niveau amateur par la ligue
Rétrogradés pour raisons budgétaires, les champions d’Europe 1993 ont une semaine pour faire appel de cette décision.
Un monument du basket français pourrait tomber dans les jours à venir. En proie à des soucis budgétaires et sans gouvernance depuis plusieurs semaines, le CSP Limoges a été rétrogradé par la Ligue nationale de basket après examen de son dossier par la DNCCG ce mardi. « La DNCCG (Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion), réunie formellement et à l’unanimité de ses membres, décide de ne pas engager le club Limoges CSP ni dans Betclic Élite ni dans ProB »déclare la LNB dans un communiqué, précisant avoir « huit jours ouvrables pour introduire un recours gratuit (…) en apportant de nouveaux éléments tangibles ».
Cette décision était redoutée par les supporters du club – sacré champion d’Europe en 1993 – depuis la décision de la propriétaire, Céline Forte, de rejeter le projet de rachat de Lionel Peluhet, un cadre d’Intermarché prêt à injecter 1,2 million d’euros de sa poche. Le président de la DNCCG, Patrick Hianasy, a statué le 16 mai que « la solution Lionel Peluhet »soutenue par des autorités locales en contradiction avec l’équipe de direction en place, a été « le seul » pour prendre en main les destinées du CSP. Il a ajouté que ce projet était « crédible » et avait accordé un délai supplémentaire pour que l’affaire puisse être conclue ce mardi.
Le CSP avait déjà déposé le bilan il y a 20 ans après une relégation administrative en Pro B en 2000, suite à des abus de gestion. Revenant lentement sur le devant de la scène pour reconquérir ses deux derniers titres de champion de France en 2014 et 2015, le club (11 fois champion) est devenu l’objet de conflits personnels et de gouvernance depuis le décès, en 2017, de son ancien président Frédéric Forte, l’homme de Céline Forte. mari.
président démissionnaire
La décision de ne pas réengager Limoges en Elite est la conséquence de « non-respect des engagements pris lors de l’audience du 2 avril 2024 »de la « récurrence » de « manque de sincérité » du club dans ses hypothèses budgétaires, mais aussi de « retards de paiement avérés des dettes fournisseurs, des dettes fiscales et sociales »explique la DNCCG.
Ces difficultés financières avaient déjà poussé le Conseil supérieur de direction à sanctionner le club, mi-novembre, du retrait de trois victoires au classement du championnat pour « manque de sincérité dans ses comptes », sanction réduite en appel à deux victoires. Malgré cela, il avait gagné sa place sur le terrain en terminant 13e de la saison régulière.
Sommée depuis plusieurs mois par la DNCCG d’ouvrir le capital du club, Céline Forte a joué la montre en promettant l’arrivée prochaine, mais toujours reportée, de nouveaux partenaires pour combler un déficit annuel d’un million d’euros, et en faisant fi des ultimatums posés par la DNCCG. . Lundi, alors que le président du directoire Didier Jamot, partisan du projet Peluhet, a jeté l’éponge et a démissionné, le compte X du club (ex-Twitter) a changé son nom pour devenir un énigmatique « Limoges CSP par FF » (référence à Frédéric Forte), alimentant la rumeur de l’arrivée d’un « appellation ». Ce mardi, Céline Forte, accompagnée de son directeur commercial et gendre Guillaume Lanave, a été interrogée par l’instance pour s’expliquer… sans parvenir à convaincre.