Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a dénoncé vendredi 25 octobre des propos qu’il estime « scandaleux » Et « inacceptable » tenue par le président Emmanuel Macron à propos de la politique militaire d’Israël, qui poursuit ses frappes dans la bande de Gaza et au Liban.
Jeudi, lors de la conférence pour le Liban organisée à Paris par Emmanuel Macron afin de récolter des fonds pour le pays, le président français a notamment critiqué la politique militaire d’Israël en employant le mot « barbarie ». « On parle beaucoup de guerre de civilisation (…). Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie. »» a-t-il déclaré, en référence aux propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui prétend défendre la civilisation judéo-chrétienne en combattant militairement les organisations islamistes du Hamas et du Hezbollah.
« Excès et gaspillage »a indiqué le CRIF dans un communiqué publié jeudi soir sur le réseau social « jamais en France un président de la République n’a tenu de tels propos ». Selon lui, « les propos outranciers tenus par le Président de la République rapprochent symboliquement les véritables barbares du Hamas et du Hezbollah, qui ont massacré, mutilé et violé les populations civiles, et la réponse d’une démocratie attaquée ». Le CRIF affirme en outre que « La relation entre la France et Israël tout autant que la situation actuelle au Moyen-Orient nécessitent plus que cette escalade assumée et inconsidérée »avant de demander au président français «des mots pour apaiser et guérir les blessures».
« Rappel » du droit international, selon Jean-Noël Barrot
Interrogé vendredi matin sur Franceinfo sur les propos du chef de l’Etat, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a soutenu Emmanuel Macron. Tout en rappelant le soutien de la France à Israël après l’attentat du 7 octobre, « le pire massacre antisémite de notre histoire, un traumatisme qu’il est interdit de sous-estimer et qu’il est interdit de relativiser »il considérait que « Ce n’est pas une offense au peuple d’Israël et au peuple juif de rappeler constamment au gouvernement israélien ses obligations en vertu du droit international »en ce qui concerne la guerre qu’il mène à Gaza et les frappes qu’il mène au Liban. M. Barrot a alors de nouveau appelé à un cessez-le-feu dans la région.
Alors que la tension s’est accrue ces dernières semaines entre eux, Benjamin Netanyahu a réagi jeudi soir aux propos du président français en partageant un extrait de son entretien avec la chaîne conservatrice française CNews, diffusé le 23 octobre, avec le commentaire : « Mon message au président Macron. » Le Premier ministre d’extrême droite dénonce notamment l’appel du président français à l’arrêt des livraisons d’armes à Israël pour la guerre à Gaza, lancée début octobre, répétant qu’Israël mène, selon lui, une « guerre de civilisation » contre le Hamas et le Hezbollah.
Mi-octobre, le CRIF avait de son côté déjà été ému par les propos rapportés d’Emmanuel Macron sur la création de l’Etat d’Israël, lors d’un conseil des ministres, où il aurait affirmé que Benyamin « Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU ». Avant que le chef de l’Etat ne dénonce, deux jours plus tard, un « manque de professionnalisme » ministres, journalistes et « commentateurs »les accusant d’avoir signalé « mots déformés ».
Après un an de guerre dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a déplacé le cœur de ses opérations au Liban, où elle mène depuis le 23 septembre des frappes aériennes visant principalement les bastions du Hezbollah au sud et à l’est de la bande de Gaza. pays, ainsi que la banlieue sud de Beyrouth. Jeudi, douze personnes dont trois enfants ont été tuées dans des frappes israéliennes. L’État hébreu poursuit également ses frappes sur la bande de Gaza.