Le CPME met en garde contre un « mur de réalité » face à la proposition du NFP
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Le CPME met en garde contre un « mur de réalité » face à la proposition du NFP

Le CPME met en garde contre un « mur de réalité » face à la proposition du NFP

Invité de Good Morning Business ce mardi, le secrétaire général de la CPME a dénoncé la proposition du NFP d’augmenter le salaire minimum à 1.600 euros net. Une mesure que les entreprises ne pourraient pas absorber selon lui.

Après l’arrivée en tête du Nouveau Front populaire au second tour des législatives, le programme économique de l’alliance de gauche suscite l’inquiétude de nombreux chefs d’entreprise. Parmi les mesures proposées, l’augmentation du salaire minimum à 1.600 euros net est probablement celle que redoutent le plus les patrons – même si le NFP entend aider les entreprises à mettre en œuvre cette hausse.

« On explique qu’on va mettre des entreprises en difficulté, qu’on le sait et qu’on prévoit immédiatement des aides pour les soutenir : on marche sur la tête », estime le secrétaire général de la CPME Jean-Eudes du Mesnil.

« Pourquoi ne pas éviter de les mettre en difficulté ? Cela paraît tellement plus simple et logique », a poursuivi le dirigeant sur le plateau de BFM Business ce mardi 9 juillet.

Le représentant de la Confédération des petites et moyennes entreprises s’appuie notamment sur une enquête menée auprès de ses membres. « Si le salaire minimum passe demain à 1.600 euros net par mois, toute la grille salariale sera impactée et cela signifie une augmentation de salaire de 15 % immédiatement », souligne-t-il. « Si on couple cela avec les 32 heures pour les (métiers) pénibles, cela signifie que c’est une augmentation de salaire de 25 % pour certains salariés. Qui peut penser qu’une entreprise est capable d’absorber cela ? C’est impossible. »

« Un jeu à somme nulle »

Jean-Eudes du Mesnil reconnaît toutefois un problème de rémunération lié, selon lui, à l’écart entre salaire brut et salaire net. « La difficulté, c’est que lorsqu’une entreprise augmente le SMIC d’un salarié, pour qu’il ait 100 euros de plus dans sa poche, cela coûte 400 euros à l’employeur », regrette-t-il. « C’est le poids des cotisations sociales et le financement de notre système de protection sociale qui repose sur les revenus du travail. »

Outre le risque de fermetures de commerces, le secrétaire général de la CPME craint aussi des conséquences pour ceux qui « survivent » grâce à une augmentation de leurs prix.

«Quand on parle d’augmentation du pouvoir d’achat, ce sera un jeu à somme nulle», analyse Jean-Eudes du Mesnil.

« Et si vous gèlez les prix (ce que propose le PFN pour les produits de première nécessité, ndlr), vous avez l’augmentation du prix de l’électricité et des charges et vous arrêtez de vous installer sur ce marché et de produire donc il y a des pénuries après », poursuit-il. « C’est le mur de la réalité ».

Une demande de simplification

Par ailleurs, Jean-Eudes du Mesnil ne cache pas son inquiétude face à l’attentisme économique avec des investissements et des recrutements qui sont au point mort. « S’il n’y a pas de vote du budget, tout un tas d’investissements seront gelés, les collectivités locales arrêteront leurs projets et il y a tout un tas d’entreprises qui travaillent avec l’Etat et les collectivités qui se retrouveront en grande difficulté. »

Le secrétaire général de la CPME réclame un texte sur la simplification comme « premier symbole » qui mettrait tout le monde d’accord au sein de la nouvelle assemblée.

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