Le covoiturage est inversé partout en France, à quelques exceptions près...
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Le covoiturage est inversé partout en France, à quelques exceptions près…

Le covoiturage est inversé partout en France, à quelques exceptions près…

La société Vinci Autoroutes publie régulièrement des baromètres et des études sur des sujets liés à l’automobile. Le dernier en date, le 6ème observatoire sur l’autopartage (être seul dans sa voiture pour un trajet), dresse des conclusions peu encourageantes sur le covoiturage.

Pour établir leurs statistiques, les analystes de ce géant des routes à péage ont observé du 3 au 14 juin 700 000 voitures circulant sur leur réseau, en dehors ou à proximité de 13 grandes villes, comme Bordeaux, Toulouse, Paris, Tours, Lyon, Biarritz, Angers, et bien sûr. en Île-de-France.

A noter cependant que pour eux, le covoiturage s’entend au sens large. C’est-à-dire qu’il prend uniquement en compte si le conducteur est seul au volant ou s’il y a d’autres personnes dans la voiture. On ne parle donc pas ici uniquement d’automobilistes qui s’inscrivent sur des plateformes dédiées et proposent de partager un trajet, on parle d’un pur décompte. Alors dès qu’il y a un enfant dans la voiture, le conjoint, la grand-mère ou des amis qui partent ensemble, cela est défini comme du covoiturage. Par opposition à « l’autosolisme ».

L’usage de la voiture augmente de 1,9 points, donc le covoiturage diminue…

Le résultat de leurs observations montre un véritable frein au covoiturage. En effet, en 2024, parmi les comptages réalisés, 85,7 % des automobilistes sont seuls dans leur véhicule en moyenne. Contre 83,8% en 2023. Une hausse de 1,9 points et + 2,26%.

Et une tendance sans précédent puisque depuis le premier observatoire de l’autopartage, les chiffres n’ont fait que diminuer (les deux dernières années étaient inférieurs à 84%), témoignant ainsi d’une hausse du covoiturage. Faut-il y voir un retour en arrière durable ? Après des années durant lesquelles les Français ont « fait l’effort » de covoiturer, pour moins polluer, serait-ce un retour de l’individualisme automobile ?

Quatre dans une voiture ? Une configuration effectivement rarissime en dehors des départs en vacances. Dans 85,7% des cas, le conducteur est seul.
Quatre dans une voiture ? Une configuration effectivement rarissime en dehors des départs en vacances. Dans 85,7% des cas, le conducteur est seul.

En effet, le taux d’occupation moyen des voitures est de 1,22 personnes en 2024, et si l’on compte bien, 14,3% des conducteurs covoiturent en moyenne, contre 16,2% en 2023. Mais pour atteindre les objectifs de la stratégie nationale bas carbone, fixés pour 2030 , le taux d’occupation moyen devrait être de 1,75 personnes ! Pour y parvenir, selon Vinci Autoroutes, il faudrait que les « covoitureurs » soient trois fois plus nombreux, ce qui semble évidemment compliqué à réaliser.

Seules deux villes progressent en matière de covoiturage

Et c’est aux heures de pointe, c’est à dire lors des trajets domicile/travail, que le covoiturage est le plus faible, avec seulement 12,5% en moyenne. Alors que c’est justement ce type de covoiturage que les pouvoirs publics veulent encourager ! Il augmente ensuite progressivement, pour atteindre un pic à 20,5% à 9h45. Toujours en moyenne. Car il y a aussi des villes plus adeptes que d’autres du covoiturage.

Ainsi, Poitiers compte 26,6 % de covoitureurs, et la région parisienne 20 %. A l’autre extrémité de l’échelle, la métropole angevine n’en compte que 2,2 % ! Et entre 2023 et 2024, toutes les agglomérations, sauf deux, verront diminuer le partage des déplacements à plusieurs. Notamment Biarritz (-8,4%), Île-de-France (-6,9%), Lyon (-6,6%), Aix-en-Provence (-5,7%) et Tours (-5,3%).

Les deux villes qui progressent sont Bordeaux, avec +0,9%, et Toulon avec 1,4%, cette dernière étant déjà bonne élève avec un déplacement sur quatre ne se faisant pas seul.

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