Le couvre-feu pour les mineurs annoncé par le ministre de l'Intérieur accueilli avec scepticisme à Pointe-à-Pitre
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Le couvre-feu pour les mineurs annoncé par le ministre de l’Intérieur accueilli avec scepticisme à Pointe-à-Pitre

Le couvre-feu pour les mineurs annoncé par le ministre de l’Intérieur accueilli avec scepticisme à Pointe-à-Pitre

La mesure entrera en vigueur dès la semaine prochaine, elle suscite déjà des réactions. Gérald Darmanin a annoncé l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs à partir de 20 heures à Pointe-à-Pitre pour mettre fin à la délinquance. La ville a en effet été le théâtre, ces dernières semaines, de nombreux actes de violences. Alors, le ministre de l’Intérieur a-t-il convaincu les habitants ?

A Pointe-à-Pitre, ce vendredi matin, pas de grande foule dans les rues, mais une activité économique en mode survie depuis les événements dramatiques du mois dernier : 4 attentats, 1 meurtre. Autant dire que le ministre était attendu.

Gérald Darmanin s’y est rendu, le soir de son arrivée, pour une opération « Place Net » menée par la police. Le ministre de l’Intérieur a ordonné, mercredi 17 avril au soir, l’instauration d’un couvre-feu pour les moins de 18 ans, pour tenter d’endiguer la flambée de violence et de délinquance observée dans l’archipel. Une mesure effective à partir de la semaine prochaine et pour deux mois, dans la ville de Pointe-à-Pitre uniquement.

Mais cette interdiction temporaire ne semble pas à la hauteur des attentes.

Tout ce qui peut conduire à une meilleure sécurité, on ne va pas cracher dessus, on le prendra, c’est une évidence. Mais, un peu plus de personnel et un peu plus de bleu dans les rues, ça nous permettrait aussi de vivre un peu mieux.

François Pellecuier, président du Syndicat des services et du commerce pointois

Le ministre a également plaidé pour que les parents assument leurs responsabilités face à une violence plus jeune et plus armée.

Dans la cité Henri 4, quartier prioritaire de Pointe à Pitre, la mesure résonne.
Un tiers des jeunes de ce quartier sensible sont en situation de précarité sociale. Un environnement propice à la violence comme l’explique un père de famille.

Il n’y a rien à Pointe-à-Pitre. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes. Que peut faire un jeune dehors à 20h30 si ses parents ne l’ont pas inscrit dans un club de basket ou de football ? Il n’y a rien d’autre. Si vous êtes derrière votre enfant, il vous écoutera, suivra vos instructions, mais s’il n’y a personne derrière les enfants et que l’Etat ne fait rien pour ces jeunes.

Pour redonner espoir et ambition à ces jeunes, les associations de quartier se mobilisent au quotidien. C’est le cas du Tyrolien. Elle attend des mesures concrètes liées au couvre-feu.

Pendant la période interclasse en journée, que font les enfants, quels sont les accompagnements ? Le couvre-feu est facile. Cela peut être compensé par une aide aux devoirs, cela peut être compensé par des activités sportives. Cela peut également faciliter les relations familiales. Le contenu du décret est ce que nous attendons.

Eric Nanette, président de l’association Tyrolienne

Le couvre-feu entrera en vigueur à Pointe-à-Pitre à partir de la semaine prochaine en attendant son déploiement dans d’autres communes de l’archipel.

Le scepticisme affiché par la population est partagé par les syndicats de police. Ces derniers réclament toujours plus de ressources. Pour Christian vainqueur du syndicat Unité SGP FO, il existe une forme de discrimination entre les forces de sécurité. Il n’y a aucune explication à l’augmentation des effectifs de la gendarmerie alors que ceux de la police nationale restent constants.

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