le coût transféré aux employeurs ?
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le coût transféré aux employeurs ?

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DForcément, en cette fin de mois de mai pluvieux, les conneries ne cessent de germer : après la réforme de l’assurance chômage, la Cour des comptes s’attaque aux arrêts maladie. Objectif : freiner les dépenses de la Sécurité sociale sur ce poste qui, entre 2017 et 2022, se sont envolées de +52% (hors accidents du travail et maladies professionnelles), faisant passer la facture de 7,7 milliards d’euros à 12 milliards. Dans ce cas, 8,9 millions d’arrêts de travail ont été enregistrés en 2022, dont « 50 % pour une raison inconnue », souligne le rapport publié ce mercredi…

DForcément, en cette fin de mois de mai pluvieux, les conneries ne cessent de germer : après la réforme de l’assurance chômage, la Cour des comptes s’attaque aux arrêts maladie. Objectif : freiner les dépenses de la Sécurité sociale sur ce poste qui, entre 2017 et 2022, se sont envolées de +52% (hors accidents du travail et maladies professionnelles), faisant passer la facture de 7,7 milliards d’euros à 12 milliards. Dans ce cas, 8,9 millions d’arrêts de travail ont été enregistrés en 2022, dont « 50 % pour une raison inconnue », souligne le rapport publié ce mercredi 29 mai.

Un dérapage incontrôlé qui aggrave le déficit de la Sécurité sociale de 4 milliards d’euros de plus que prévu. « La branche santé porte seule la responsabilité de l’intégralité de ce déficit et de son aggravation au cours de l’année », accuse la Cour des comptes.

Haro en arrêt maladie

S’ensuit une série de recommandations, dont l’une a particulièrement fait réagir : la fin de l’indemnisation par la Sécurité sociale des arrêts de travail inférieurs à huit jours, pour une économie estimée à 470 millions d’euros. Après une vague d’indignation, la Cour des comptes a publié une mise à jour sur son site. L’Assurance maladie n’indemniserait qu’à partir du huitième jour d’arrêt maladie, au lieu du quatrième actuellement. Laisser les employeurs libres d’assumer la responsabilité du maintien des salaires jusqu’au septième jour. Ce qui, pour des arrêts de plus de huit jours, représenterait 945 millions d’euros d’économies.

Enfin, est également pris en compte un jour de défaut d’ordre public, c’est-à-dire un jour non pris en compte non plus par l’entreprise. Une mesure qui entraînerait une perte de revenus pour les salariés (moins de 0,6 milliard d’euros).

Absentéisme, la guerre des chiffres

L’absentéisme en hausse ? Ce n’est cependant pas le constat dressé par l’Observatoire de l’absentéisme et de la performance sociale 2024, réalisé chaque année via une enquête croisée entre l’Ifop et le groupe de conseil et de courtage en assurance Diot-Siaci.

« Message subliminal envoyé aux salariés, assimilés à des fainéants »

A travers une analyse approfondie et contrastée, l’enquête fait état d’une baisse de l’absentéisme en 2023, avec un taux de 5,06%, contre 5,64% en 2022. En moyenne, 38% des salariés français déclarent s’être absentés au moins une fois en 2023 ; ils étaient 45 % en 2022, année marquée par la crise sanitaire.

Vêtements professionnels

En revanche, l’Observatoire appelle à la « vigilance », notamment en matière « d’usure professionnelle ». Exemple : la baisse de l’absentéisme est plus nette chez les hommes (-13,9%) que chez les femmes (-6,3%). « Parce qu’ils sont surreprésentés dans les métiers les plus exposés physiquement et mentalement, comme l’enseignement, le secteur de la santé, les métiers intermédiaires, en contact direct avec le public ou travaillant à des horaires irréguliers », explique Fabienne Gomant, directrice adjointe de l’Opinion, société pôle expertise et environnement de l’Ifop.

En effet, si 44 % des arrêts maladie en 2023 étaient dus à une « maladie ordinaire », 35 % seraient dus à une « grande fatigue » et 21 % à des « risques psychosociaux ». Dans le même ordre d’idées, 64 % des salariés considèrent qu’exercer un emploi susceptible d’avoir des conséquences négatives sur leur santé mentale ; 55% sur leur santé physique.

Enfin, 16 % des absences sont directement liées aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, « un niveau record », appuie Sabeiha Bouchakour, directrice de la QVT (qualité de vie au travail) Prévention de l’absentéisme au sein du groupe Diot-Siaci, citant « des indicateurs de santé au travail ». un travail qui se détériore. D’ailleurs, « 60 % des salariés malades ne prennent pas non plus de congés et télétravaillent », ajoute-t-elle.

« Les Français, des fainéants » ?

Sur le terrain, les recommandations de la Cour des comptes font tousser. Le Dr Alice Alvarez, présidente de l’Association nationale de santé au travail des hospitalistes, voit d’un mauvais oeil le « message subliminal envoyé aux salariés, assimilés à des fainéants », dénonce-t-elle. « Les arrêts de complaisance restent à la marge », affirme la médecin, évoquant au contraire « la conscience professionnelle des agents, conscients que toute absence alourdit la charge de travail des collègues et remet en cause la qualité de la prise en charge des patients », poursuit-elle, rappelant le importance des « contraintes physiques et psychologiques » dans les métiers de santé.

« Les blessures sont fréquentes : le personnel hospitalier est sujet à des maux de dos, des douleurs aux épaules et des déchirures musculaires. » Pour le Dr Álvarez, « l’arrêt des indemnités pendant une semaine revient à supprimer un quart des revenus d’un salaire déjà pas fantastique. C’est injuste», insiste-t-elle. Le risque ? « Le présentéisme. Que les agents viennent travailler lorsqu’ils ne sont pas en mesure d’assurer leurs missions. Et cela, du coup, ils mettent les équipes en difficulté et les patients en danger. »

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