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Le coût du logement, un frein à la natalité

En France, comme dans tous les pays de l’OCDE, le taux de fécondité continue de baisser. Si la France s’en sort plutôt mieux que les autres, avec 1,8 enfant par femme en 2022, contre 1,5 en moyenne ailleurs, selon un rapport de l’OCDE publié jeudi 20 juin, la baisse est constante depuis dix ans. Parmi les facteurs qui influencent la décision des couples d’avoir des enfants ou d’en avoir davantage, il y a l’accès au logement.

Le Panorama de la société 2024 de l’OCDE montre que « La hausse des coûts du logement depuis le milieu des années 2010 a ajouté à la difficulté de créer des relations durables et de fonder une famille, avec de plus en plus de personnes dans la vingtaine et la trentaine vivant avec leurs parents pour des raisons financières. L’accès à un logement abordable permettrait aux jeunes de fonder plus facilement une famille », soulignent les experts. En France, 47% des jeunes de 20-29 ans vivent chez leurs parents. En Italie, ils sont 80 %.

Pour 54% des Français, une des conditions est de disposer d’un logement convenable

Le logement peut aussi s’avérer être un frein lorsque les couples souhaitent avoir un deuxième et surtout un troisième enfant. Les Français aimeraient idéalement en avoir 2,27, en moyenne, selon la dernière enquête de l’Union nationale des familles (Unaf), publiée en janvier 2024. Un parent sur 5 a renoncé à avoir le nombre d’enfants souhaité (18%) , à cause de «  leur inquiétude face à l’évolution du monde (30 %) et le coût financier d’élever un enfant de plus (28 %). » Avant de se lancer dans la parentalité, la priorité est « être en couple stable (57%) et disposer d’un logement convenable (54%) « . « Les conditions matérielles (budget, équilibre vie familiale – vie professionnelle, logement) jouent un rôle important dans l’écart entre aspirations et réalisations, notamment en retardant l’arrivée des enfants »note l’Unaf.

Une analyse partagée par les experts de l’OCDE qui recommandent « pour garantir un accompagnement complet et fiable aux familles ».« Cela s’explique notamment par des logements abordables, des politiques familiales qui contribuent à concilier vie professionnelle et vie familiale, et une cohérence avec d’autres politiques publiques favorisant l’accès à des emplois de qualité et l’épanouissement professionnel des femmes. » La France, rappelle l’organisation, arrive en tête des pays où les dépenses publiques consacrées aux prestations familiales sont les plus élevées (3,4% du PIB, en 2019). Ce qui peut expliquer en partie un taux de fécondité plus élevé qu’ailleurs.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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