Son coût atteindra, selon les estimations, 7,3 milliards d’euros en 2023. Ce montant cumulé d’exonération fiscale continuera même de croître jusqu’à la fin de l’impact budgétaire du mécanisme en 2038, ajoute la Cour dans un rapport publié jeudi.
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Le coût du dispositif Pinel, destiné à soutenir l’investissement locatif via des réductions d’impôts pour les acquéreurs en échange d’un plafonnement des loyers, a dépassé les 4 milliards d’euros entre 2014 et 2021. C’est ce que souligne la Cour des comptes dans un rapport, publié jeudi 5 septembre, que franceinfo a pu consulter.
Son coût atteindra, selon les estimations, 7,3 milliards d’euros en 2023. Ce montant cumulé d’exonération fiscale continuera même à croître jusqu’à la fin de l’impact budgétaire du système en 2038, « sans que l’administration puisse présenter au tribunal un chiffre exact ou les paramètres lui permettant de le faire »précise la Cour des comptes.
En sept ans, de 2014 à 2021, entre 42 500 et 550 000 logements ont été construits et rénovés uniquement grâce à l’existence du dispositif Pinel, selon l’éventail extrêmement large cité dans le rapport, qui regrette qu’il n’y ait pas d’évaluation précise de son impact.
Mais si c’est « performance » est difficile à mesurer précisément, le système Pinel « semble avoir eu un réel effet de volume », juge la Cour des comptes. Bien qu’elle ait été très peu utilisée pour la rénovation de biens immobiliers, l’aide fiscale concernait essentiellement l’acquisition de logements à construire ou en cours de construction. « Elle a ainsi largement contribué à déclencher des transactions immobilières qui n’auraient pas pu être réalisées, ou l’auraient été moins rapidement, sans cette orientation de l’épargne individuelle. »
La Cour des comptes constate que le dispositif Pinel a bénéficié aux ménages modestes qui étaient ciblés, ménages composés d’une ou deux personnes, et pour des logements d’une surface moyenne de 57 m2, situés principalement dans des zones à forte demande.
« Sans objectifs chiffrés ni données précises et fiables, il est difficile d’évaluer les conséquences du dispositif Pinel sur la construction ou la rénovation de logements », Le rapport souligne toutefois qu’il n’est pas possible, selon la Cour des comptes, « évaluer la part de logements qui n’aurait pas été construite sans les avantages fiscaux. »
En 2023, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait estimé que le dispositif Pinel était inefficace et trop coûteux pour les finances publiques. Un plan pour répondre à la crise du logement a été présenté par le gouvernement l’an dernier. Parmi les principales mesures de ce plan figure l’extinction, au 31 décembre 2024, du dispositif Pinel. Le rapport de la Cour des comptes ne commente pas ce choix, mais regrette que cette annonce n’ait pas été accompagnée de mesures précises sur les alternatives envisagées.
francetvinfo